« La France détient la clé de la question sahraouie qui n'a que trop duré », affirme Mohamed Abdelaziz dans un point de presse qu'il a animé en marge de la clôture de la 3e université d'été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique, dans la soirée de mardi à Boumerdes. Il appelle pour la énième fois le gouvernement français à « entreprendre des démarches positives » dans le dernier conflit colonial en Afrique et à « exercer des pressions sur le gouvernement marocain pour l'amener à reconnaître le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ». L'exécutif du socialiste François Hollande rompra-t-il avec celui du libéral Nicolas Sarkozy qui a régulièrement « entravé » les efforts de paix déployés par le toujours médiateur onusien Christopher Ross ? « Oui », répond le président sahraoui. Il est convaincu que le gouvernement en poste entreprendra les démarches nécessaires à la résolution de cette question et ce, conformément aux règles et lois internationales. « Oui », répond aussi Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères. « Notre position est celle défendue par les Nations unies », dit-il dans une conférence de presse qu'il a animée, lundi dernier, à Alger, à la résidence de l'ambassadeur de France. Autrement dit, Paris soutient la résolution 2204 du Conseil de sécurité. Adoptée le 24 avril dernier, celle-ci « appelle les deux parties (Front Polisario et Maroc) à poursuivre leurs négociations sous les auspices du secrétaire général de l'Onu, sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d'accords conformes avec les buts et principes de la Charte des Nations unies ». Cette résolution, qui a prolongé d'une année le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental, appelle, en outre, les autorités marocaines à « améliorer la situation des droits de l'Homme » dans les territoires sahraouis occupés. Rabat dont le comportement au Sahara occupé « entrave le processus d'intégration maghrébine » et menace la paix et la sécurité dans la région » saura-t-elle écouter ces appels relayés par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui ? Annahj Addimocrati (la Voie Démocratique du Maroc) qui a compris que « l'Intifada du peuple sahraoui pour l'indépendance qui gagne du terrain à tous les niveaux est aujourd'hui une réalité » presse le Palais d'aller à la tenue « d'un référendum d'autodétermination » du peuple sahraoui s'il veut « épargner » à la région le danger d'une guerre et jeter les bases d'un Maghreb des peuples.