Elle a un long passé de femme active. « Un pied à l'extérieur, l'autre à la maison. Je me coupe en 36 morceaux durant le Ramadhan », dit-elle sans rechigner. Il faut dire que plus volontaire qu'elle tu meurs. En premier lieu je réfléchis avec mes enfants adultes au menu de 30 jours pour ne pas être prise au dépourvu. Une femme qui travaille ne doit pas éparpiller ses forces. Et puis je dois tenir compte des envies de chacun. Le mois sacré est la seule période de l'année où l'on se réunit tous à la même table... » Mina réfléchit même aux apports caloriques pour équilibrer les repas. « J'ai longtemps dans le cadre de ma fonction, côtoyé le secteur de la santé. Cette proximité a fait que je suis à cheval sur la répartition des apports nutritionnels », dit-elle. Dès l'heure du s'hour, elle est debout. Après ce repas d'appoint pour la journée, ses enfants et son mari retournent au lit. Mina, elle, prépare le repas du lendemain. Chorba et plats de résistance sont cuits aux aurores. La salade et les entrées sont préparées une fois revenue de son entreprise à la fin des heures de travail. « Je dresse la table et prépare la vinaigrette. Il y a toujours quelque chose à faire... Mais une fois le repas du f'tour terminé, le café dégusté je me mets au lit jusqu'à la prière d'el Icha. Ensuite je me recouche jusqu'à l'aube, puis rebelote. Ah ! J'oubliais ! Le trajet en bus aux heures de pointe c'est également une corvée pour nous qui travaillons dehors. »