Après avoir projeté le film documentaire ayant retracé la vie et le parcours artistique de la vedette de la soirée, place fut cédée à une pléiade d'artistes qui ont chanté les tubes de Taleb Rabah en compagnie de l'orchestre musical dirigé par Salem Kerrouche. Eux, ce sont Kenza, Kader Taleb (son fils), Nouria, Taleb Tahar et Rachid Koceila qui ont interprété des tubes à succès du genre « Amalou », « Ma Techfam Ayigoudar », « Ifouk Ezith Dhilmesvah », « Adhyili Rebi Dhemi » devant une assistance nombreuse venue s'abreuver à la source de l'art talebien. « Je suis très content parce que j'ai devant moi un de mes meilleurs amis avec qui j'ai beaucoup travaillé et collaboré, que j'aime et qui m'aime. Taleb Rabah est un très grand poète et un très grand artiste ; c'est un homme de la montagne que j'aime, voilà tout », a déclaré Kamel Hamadi. La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, qui a gratifié, en fin de soirée, Taleb Rabah s'est également exprimé. « Chaque année, des pionniers de la chanson algérienne sont honorés, un devoir de l'Etat envers ses fils. J'espère seulement que les jeunes artistes qui ont repris les tubes de Taleb Rabah poursuivent ce parcours », a-t-elle déclaré en substance. « Je signale que les textes, chansons et documentaires des artistes honorés sont enregistrés dans des coffrets qu'on a mis à la disposition des bibliothèques et des centres de formation. Les jeunes qui veulent connaître leurs origines se voient offrir l'opportunité de compulser les archives conçues à l'effet », a-t-elle ajouté. Pour rappel, Taleb Rabah est auteur-compositeur-interprète algérien d'expression kabyle, né en 1930 au village de Tizit qui est juché au sommet d'une colline dominant la vallée d'Ifferhounène à Aïn El Hammam (Michelet) en Kabylie. Il a vécu son enfance au village jusqu'en 1950. A 20 ans, il entreprend son tout premier voyage en Moselle, en France. C'est en observant un guitariste d'origine mozabite nommé Hamid Ou M'zabi dans l'entourage, accompagnant certains chanteurs déjà connus à l'époque tels que Slimane Azem et Cheikh El Hasnaoui, qu'il s'intéresse à la musique et au chant. S'y lançant à partir de 1955, il participe à l'émission d'amateurs à Radio Paris, dirgée par Amraoui Meyssoum entre autres, avant d'entamer sa carrière professionnelle dont l'activité s'étendra jusqu'à la fin des années 90. Aujourd'hui, il vit en retraité entre la France et l'Algérie.