Un vibrant hommage, a été rendu à l'artiste Taleb Rabah, par le ministère de la Culture, jeudi passé à la salle El Mouggar dans le cadre de la série d'hommages consacrés aux maîtres de la musique algérienne.Cet hommage, s'est déroulé en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, de nombreuses personnalités de la scène artistique, ainsi qu'un grand nombre de mélomanes et d'admirateurs du chanteur Kabyle.Lors de cette soirée, animée par Mohamed Abdoun, le public présent à la salle El Mouggar, a d'abord découvert, ou redécouvert, la vie et le parcours de Taleb Rabah, à travers la projection d'un film documentaire d'une quinzaine de minutes.Auteur-compositeur-interprète d'expression kabyle, Taleb Rabah est né en 1930 au village de Tizit à Aïn el Hammam. A 20 ans, il quitte son village natal pour émigrer en Moselle (en France). C'est dans les cafés- maures, véritables vivier d'artistes, que se retrouvait la communauté magrébine en France. Taleb Rabah, est attiré alors par la vie d'artiste en observant, notamment, un guitariste d'origine mozabite nommé Hamid Ou M'zabi, qui a souvent accompagné certains chanteurs déjà connus à l'époque, tels que Slimane Azem et Cheikh El Hasnaoui. Le destin lui sourit en 1955, lorsqu'il participe à l'émission d'amateurs à Radio Paris, dirigée par Amraoui Meyssoum, ce qui lui permet de se faire connaître et de lancer sa carrière professionnelle qui s'étendra jusqu'à la fin des années quatre-vingt dix. Aujourd'hui il vit en retraité, entre la France et l'Algérie. Parmi ses titres les plus connus citons : Thagourssa, Nougrad dhilkoum, Ledmed levri, Lllah ellah yalmouminine, Aachaghes thihoudith, Aïemchach, Mayved oukhamyou.Cette hommage coïncidant avec la célébration du jubilé de la l'indépendance a aussi été l'occasion de rendre hommage à celui qui, d'une part, a chanté la Révolution algérienne, en pleine Guerre de libération nationale, et qui, d'autre part, a rejoint les rangs du FLN, en intégrant la 7e wilaya,en France, en 1957, en servant notamment d'agent de liaison, de renseignement et de passeur pour aider à l'évasion des éléments du FLN recherchés par la police français. Après ce bref aperçu du parcours de l'artiste, ont défilé des images inédites, dont des photos aux côtés de grands noms de la chanson kabyle à l'instar de Kamal Hamadi, Cherif Khadem, et Aït Menguellat. Puis place à l'hommage rendu par une nouvelle génération d'artistes accompagnés par l'orchestre musical dirigé par Salem Kerrouche. La première à monter sur scène est la jeune et talentueuse, Kenza qui a interprété avec brio, El chiakhi une chanson en hommage aux chouyoukh, les maîtres qui transmettent le savoir artistique et la sagesse. Elle enchaîna avec le titre Ah Yamalou. Puis ce fut aux artistes Taleb Tahar et Nouria de rendre hommage, à tour de rôle, à Taleb Rabah en interprétant, chacun, un de ses titres phares.L'émotion est montée d'un cran, lorsque le propre fils de l'artiste, Mouloud Habib, monta sur scène pour interpréter lui aussi deux grands succès de son père, Ah yigouther et une chanson sur l'émigration intitulé Ah Ya grib i jan arawiss. L'hommage artistique se clôtura en apothéose avec la prestation de Rachid Koceïla qui a dédié les chansons aux artistes qui ont tout sacrifié pour la musique. Il a lui aussi interprété deux chansons dont l'une composée par Taleb Rabah, sur des paroles de Kamel Hamadi. Suite a cette hommage musical qui a fortement ému l'artiste, il a été convié à monter sur scène pour une cérémonie de remise des présents par la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Il était près d'une heure du matin lorsque les nombreux présents quittèrent la salle El Mouggar, non sans avoir pris une photo ou tout simplement serré la main à l'artiste Taleb Rabah, qui les quatre-vingt ans passés, a eu un hommage bien mérité pour un parcours hors du commun. S. A.