Si le MSP estime que la démission des cadres du parti constitue « une perte » pour le parti, le mouvement El Islah, de la même obédience et partenaire dans l'Alliance Algérie verte (AAV), ne voit pas la chose sous le même angle. Hamlaoui Akkouchi, SG du mouvement, qui donnait une conférence de presse, hier, au siège du parti à Alger, est revenu sur le départ d'Amar Ghoul, du MSP et, par conséquent, de l'Alliance. Pour lui, « le MSP est victime d'un complot visant à le vider de ses cadres et le cas de Amar Ghoul n'est qu'un exemple ». « M. Ghoul est utilisé pour couper court aux partis islamistes qui tendent à boycotter la prochaine formation gouvernementale. Donc, c'est une manière de garder dans l'exécutif des éléments de la même tendance », estime-t-il. « De toute façon, il (Ghoul) ne sera pas le Erdogan de la Turquie, et il ne doit pas oublier que c'est grâce à l'Alliance qu'il est élu au Parlement », poursuit-il, rappelant dans la foulée que « l'Alliance se poursuivra avec ou sans M. Ghoul ». Plus loin, il a réitéré son appel aux autres formations, en particulier le Front du changement (FC) de M. Menacera, et le Front pour la justice et le développement (FJD) de M. Djabellah, de rejoindre l'alliance, en vue d'un front commun aux prochaines élections locales. A ce propos, il dira que la question des locales sera débattue au cours de la réunion du Madjliss Echoura, qui interviendra après le mois de ramadhan et coïncidera avec la tenue de l'université d'été du mouvement. Abordant l'arrivée en Algérie des Syriens qui fuient leur pays en raison de la situation chaotique y prévalant, le conférencier appelle à la constitution d'une cellule de crise pour une prise en charge adéquate des réfugiés « au lieu de les laisser mendier dans les rues ». Il a rappelé au passage que « le peuple syrien a beaucoup donné au peuple algérien durant sa révolution, et c'est à notre tour de faire autant ». M. Akkouchi déplore à ce sujet la position « ambiguë » de l'Algérie vis-à-vis du conflit syrien, « ce qui entraînera des problèmes entre les deux peuples à l'avenir », a-t-il supposé. Au plan étranger, le chef de file du mouvement Islah rejette de fond en comble la question du foncier soulevée par les Français en Algérie, estimant que « c'est à la France de rendre aux Algériens leurs droits pour les crimes perpétrés à son encontre ».