Les performances scolaires dans le Sud font encore parler d'elles. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation vient de rendre publique sa propre étude sur les résultats du cycle primaire dans cette région. Le syndicat note un « recul » considérable, notamment en langue française. Les raisons de cette situation qualifiée de « catastrophique » ? La « politique éducative » suivie par le département de Benbouzid, à travers des réformes qui ont démontré « toute leur inefficacité sur le terrain ». Il a été mis en avant, entre autres, le manque « d'encadrement », la réduction à 5 ans le cycle primaire au lieu de 6 ans. Sur ce point, le syndicat revendique l'utilité de retourner à l'ancien système, afin de faire bénéficier aux élèves un capital de connaissance adéquat qui leur permettra de poursuivre normalement leur cursus. C'est aussi, la revendication essentielle de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de formation (Unpef). Récemment, son président, Sadek Dziri a estimé « judicieux » de revoir le système d'enseignement en proposant le retour à l'ancien cursus de 6 ans au lieu de 5 ans, actuellement. Une revendication rejeté en bloc par le ministre de l'Education nationale qui dans une déclaration à la veille de l'organisation des examens de fin d'année, avait annoncé le maintien du système actuel. Le secondaire ne déroge pas à la règle. Le Snte note que les résultats sont, également, en chute libre. Il a mis en évidence les dernières places occupées par les wilayas du sud concernant les examens de fin d'année. Le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) estime qu'il s'agit avant tout d'un problème « d'encadrement ». Il a noté un déficit en matière d'enseignants. Un état de fait qui a pour conséquences directes d'influer négativement sur le niveau d'instruction des élèves. Ces derniers, soutient M. Idir, accumulent les lacunes depuis le primaire et ce, jusqu'au cycle secondaire. De ce fait, il a qualifié même de « douteux » le passage de ces élèves d'un cycle à l'autre. Pour expliquer cette situation, le SG du CLA note le manque des moyens pédagogiques et l'insuffisance des conditions socioprofessionnelles. Il avance l'absence de programmes de logement pour les enseignants désirant enseigner dans le sud. Même argument avancé par le coordinateur du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Mériane. Celui-ci a souligné que l'instabilité du corps enseignant dans le sud a fortement perturbé des élèves. Il a mis en avant le manque d'encadrement en raison du déficit en professeurs, notamment pour la langue française. Le coordinateur du Snapest suggère l'élaboration d'une étude pédagogique approfondie pour « scanner » les résultats scolaires au niveau de ces régions. Pour ce qui est des engagements de logement et autres améliorations des conditions socioprofessionnelles des enseignants du Sud faites pour le ministère de l'Education, M. Mériane estime qu'il est trop tôt pour parler de promesses non tenues. Et ce, pour la bonne raison que cela ne relève pas uniquement du ministère de l'Education nationale, mais de plusieurs départements à l'instar de ceux de l'habitat et de la santé. C'est pourquoi, il a plaidé pour une réunion interministérielle, afin d'étudier de la manière la plus exhaustive la problématique de l'enseignement dans le Sud.