Les entreprises de la zone euro ont été les premiers bénéficiaires, au regard des chiffres publiés par le Centre des informations douanières ou le ministère du Commerce. L'accord en question qui a facilité les échanges a permis surtout de gonfler les importations de l'Algérie en provenance des pays de l'U.E. Selon les données du ministère du Commerce, publiées récemment, leur montant est passé « de 8,2 mds USD (2002) à 24,21 mds USD en 2011, accusant ainsi une augmentation de près de 200% de la valeur globale.Cette situation a engendré du coup un déséquilibre de la balance commerciale de notre pays (hors hydrocarbures), poursuit l'analyse du ministère du Commerce. Une autre source, le ministère de l'Industrie a évalué le préjudice que l'Algérie aurait accusé en termes de recettes fiscales pour le Trésor de 2010 à 2017, à 8,5 milliards de dollars. « Le démantèlement tarifaire a déjà eu pour conséquence une perte de recettes pour le Trésor équivalente à 3 milliards de dollars », a précisé le ministre, M. Benmeradi. Pour protéger son économie, l'Algérie a demandé à ses partenaires un report du démantèlement tarifaire qui devait marquer l'établissement de la zone de libre-échange entre eux. Celui-ci mettait en danger plusieurs filières de l'industrie nationale, mal protégées et mal préparées à la concurrence de produits européens admis sur notre marché sans taxes ni droits de douane. Les discussions engagées à cet effet, lors de la 5e session du Conseil d'Association le 15 juin 2010 tenue à Luxembourg annonça la révision du calendrier de démantèlement tarifaire des produits industriels et des concessions tarifaires pour les produits agricoles et agro-industriels. Il a été aussi demandé, par la partie algérienne, le gel dès le 1er septembre 2010 du démantèlement tarifaire pour tous les produits industriels. Le gel en question se poursuivra encore à partir du 1er janvier 2011 pour 36 sous-positions tarifaires composant les contingents tarifaires de produits agricoles et agroindustriels. Les négociateurs algériens ont tenu avec leurs homologues de l'Union européenne huit sessions de consultations informelles, alternativement, à Bruxelles et à Alger et ce, entre octobre 2010 et mai 2012. Lors de la première session (octobre 2010), l'Algérie a demandé la révision du calendrier de démantèlement tarifaire pour une liste de 1 740 sous-positions tarifaires de produits industriels. Lors de la 6e session du Conseil d'Association qui s'est tenu les 16 et 17 juin 2011 à Luxembourg, elle a insisté pour le report du démantèlement tarifaire total à 2020. A en croire, le ministère du Commerce, les deux parties se dirigent vers « un compromis établi pour une requête algérienne de 1.058 sous-positions tarifaires ».