Le jeûne n'est pas spécifique à la religion musulmane, puisqu'il était pratiqué aussi bien dans les anciennes civilisations (grecque, égyptienne, indoue) que dans d'autres religions, surtout monothéistes. Evidemment, pas sous l'aspect du jeûne que nous connaissons dans l'Islam. Pour avoir une idée sur l'impact du jeûne sur la santé, il faut connaître ses spécificités dans la religion musulmane. Il y a des variantes, il existe des jeûnes socio-religieux qui n'ont pas les mêmes horaires que dans la religion musulmane ; par exemple dans la religion hindouiste, on peut ne pas manger pendant plusieurs jours. On peut être privé de certains aliments seulement comme la viande, la volaille durant certains jours dans la religion chrétienne. Le jeûne caractérisant la religion musulmane est une abstinence qui se fait pendant la journée, du lever du soleil à son coucher. Les heures sont variables d'une saison à une autre, ça peut aller de 12 à 14 heures en été, et se limiter à 8 ou 9 heures en hiver. D'autre part, c'est un jeûne continu qui dure 29 ou 30 jours. Sur un corps non malade, le jeûne n'a aucune conséquence néfaste sur l'organisme. Au contraire, les dernières études réalisées dans les laboratoires de biochimie, qui s'intéressent beaucoup au diabète, ont démontré que l'organisme humain fonctionnait mieux lorsque la quantité de sucre dans le sang était inférieure à ses besoins. Ainsi, pour ne pas avoir de maladie comme le diabète, il faut avoir des réserves qui soient légèrement inférieures aux besoins pour que le corps soit toujours demandeur. « Il y a deux phénomènes négatifs que je vois depuis que j'ai ouvert les yeux, c'est qu'on consomme beaucoup trop la nuit et on mange beaucoup de sucreries, des aliments riches en matières grasses. On a l'impression que le jeûneur algérien se venge la nuit », dira Dr Benredouane M'hammed, ancien ministre des Affaires religieuses. « Nous mangeons trop vite pendant très peu de temps, des quantités d'aliments importantes beaucoup plus riches que ce que nous mangeons d'habitude le reste de l'année. Et puis nous ne donnons pas à notre corps les heures de sommeil nécessaires pour la réparation de la fatigue physique de la journée », ajoute-t-il. L'Algérien ne se fatigue pas là où il devrait le faire, les hommes passent leur temps à faire des courses et les femmes passent des heures à la cuisine pour préparer des variétés de mets qui seront mangés en une demi-heure ! C'est tout à fait normal que les gens soient fatigués après et qu'ils souffrent de troubles digestifs, selon lui. Donc, si l'on adopte de mauvaises habitudes durant ce mois sacré, on le payera avec des désagréments qu'on finit par imputer à tort au jeûne !