Selon le patron de la centrale syndicale, il ne reste que la faisabilité et l'évaluation financière pour boucler toute l'opération d'abrogation. « Nous sommes à la phase technique de l'opération car elle nécessite du temps et de l'argent », a précisé Sidi Saïd en donnant l'exemple du salaire d'un professeur d'université qui passera, une fois le 87 bis supprimé, de 6 à 26 millions de centimes par mois. « Ce n'est pas rien », lance-t-il. Il évoque aussi le salaire des 65 000 travailleurs des corps communs dont les salaires vont passer de 9 000 DA à 18 000 DA. « Il n'y a pas de blocage de la part des autorités, mais il faut évaluer le coût de l'opération qui va avoir, sûrement des retombées financières », explique encore Sidi Saïd, soutenu par Louisa Hanoune qui a applaudi cette acquis au profit des travailleurs. Abordant la question des taux de 51-49%, relatifs à l'investissement en Algérie, Sidi Saïd dira qu'« il n'y aura pas de révision ». Dans le même sillage, il a tenu à annoncer que l'UGTA s'opposera à l'idée du ministre de l'Industrie qui encourage les opérateurs ou les entreprises étatiques à aller investir à l'étranger. À l'heure où nous nous battons pour l'investissement direct en Algérie, on nous sort cette idée d'aller investir ailleurs avec l'argent des banques algériennes », ironise M. Sidi Saïd qui annonce, que les négociations entre le patronat et l'UGTA dans le cadre de la préparation de la prochaine tripartite ont été interrompues. Selon lui, les deux parties divergent sur plusieurs points, notamment celui relatif au travail temporaire que l'UGTA exige d'abolir en le remplaçant par des contrats à durée indéterminée. RETOUR AUX GALERIES ALGERIENNES ? Sidi Saïd a appelé à la réhabilitation de l'industrie algérienne, garante, selon lui, de la stabilité du pays. « Nous avons consacré des milliards de dollars pour importer des produits alimentaires et des véhicules. Il faut remplacer le « made in là-bas » par le made in Algeria. Si nous avons réussi à sauvegarder notre politique nationale de l'ingérence, nous pouvons également sauvegarder notre économie », estime-t-il. Aussi l'UGTA a proposé au gouvernement 142 mesures pour la réhabilitation de l'industrie algérienne et 174 autres pour l'amélioration du pouvoir d'achat. Il a également signalé que son organisation à présenter un dossier sur la réhabilitation des entreprises algériennes et qui a été pris en charge par le premier magistrat du pays. Selon lui, plus de 800 entreprises ont été réhabilitées jusqu'ici. Evoquant le code du travail, le patron de l'UGTA a tenu à préciser, à ce sujet, qu'il est toujours en chantier. « C'est un dossier lourd qui nécessite même l'expertise du Bureau International du Travail », a-t-il précisé. Concernant la régulation du marché des produits de large consommation, Sidi Saïd a signalé que le jour où l'on a décidé de fermer les galeries algériennes, on a opté pour la dérégulation du marché national. Pour lui, il est impératif de rouvrir ces grandes surfaces même s'il faut les donner en cogestion entre le privé et public. « Après la bataille de réhabilitation de l'industrie algérienne, il faut entamer celle contre les spéculateurs », estimé M. Sidi Saïd.