Sidi Saïd, le patron de l'Ugta, a annoncé, par une seule phrase — mais ô combien lourde de sens — l'accord de la Centrale pour la vente des entreprises publiques. Un tournant. C'était hier lors de la rencontre, pour la première fois, des organisations patronales des entreprises privées et la direction de l'Ugta pour débattre des questions économiques et sociales. Ont pris part à la réunion, des représentants des cinq organisations avec ceux de la Centrale syndicale Ugta pour aborder les questions relatives à l'entreprise et son environnement, les investissements, le commerce informel, le problème des institutions financières algériennes et, bien sûr, l'augmentation des salaires des travailleurs. «Nous avons posé tous les problèmes avec le souci de remettre la machine en route et de construire le pays», a déclaré M. M'henni, initiateur de la rencontre et président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), qui ajoute que les chefs d'entreprises ont exposé à l'Ugta tous les problèmes dans le but de trouver des solutions surtout à ces entreprises privées qui ne trouvent pas leur place dans la privatisation. Pour sa part, M. Sidi Saïd, patron de l'Ugta, a déclaré que les discussions ont tourné autour des questions qui concernent le travailleur algérien, de la privatisation et «nous nous sommes entendus sur le principe d'une convention de branches entre les patrons et l'Ugta, avec l'acceptation de codifier les relations de travail entre le patronat et l'Ugta». Le patron de la Centrale syndicale a précisé que le sujet concerne les entreprises privées citoyennes : celles qui payent les impôts et les charges. Au sujet de l'augmentation des salaires, Sidi Saïd a déclaré n'avoir pas trouvé d'opposition chez les patrons. Ces derniers considèrent l'augmentation des salaires comme une revendication légitime. Le patron de la Centrale syndicale a précisé qu'outre le sujet des salaires, la réunion a fixé un planning de travail pour une relance économique à travers l'entreprise privée. «Nous nous sommes entendus sur la rédaction d'un document économique pour un plan national de développement de l'industrie algérienne. Nous évoquons, d'une manière pragmatique, les préoccupations des travailleurs», a déclaré Sidi Saïd. Lors de cette réunion, ils se sont mis d'accord sur l'élaboration d'un document additif au pacte économique et social, dans lequel seront arrêtés les grands points d'indication avec un balisage de la relance économique et sociale. Ce document didactique «pose la problématique économique en rapport avec l'environnement national : banques, charges sociales, développement régional», a encore ajouté le secrétaire général de l'Ugta. Pour rappel, les conventions de branches vont être signées entre les patrons privés et l'Ugta. Deux groupes de travail mixtes ont été installés. L'un se penchera sur la question salariale et la codification des relations de travail et l'autre sur les questions économiques et sociales. Ainsi deux rapports seront remis avant le 31 juillet 2006 pour les présenter à la tripartite de septembre prochain.