Actuellement, en Arabie Saoudite pour accomplir une Omra, l'ancien champion olympique du 1 500 mètres, Noureddine Morceli, a suivi avec émotion et fierté le succès de Taoufik Mekhloufi dans la même spécialité aux jeux Olympiques 2012. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, Morceli revient sur la course qui a couronné l'enfant de Souk Ahras champion Olympique. Il a également parlé des souvenirs que lui a rappelé cette belle consécration. Le spécialiste a tenu à donner des conseils au nouveau roi du 1 500 mètres pour qu'il gère au mieux sa carrière. Mekhloufi a offert à l'Algérie sa première médaille d'or olympique, en remportant mardi avec brio la course du 1 500 mètres. Comment avez-vous vécu ce succès, ô combien historique ? A l'instar de tous les Algériens, je suis fier de Mekhloufi. Je croyais beaucoup en lui. Je l'ai suivi avant les Jeux Olympiques 2012. Il a fait quelques courses dans les grands prix. Il a réalisé un excellent temps, à savoir 3 mn et 30 secondes. Lors des qualifications, il a gagné sans difficulté ses courses. J'étais confiant qu'il allait décrocher l'or. Quelle analyse faites-vous sur la course ? Ce fut une course tactique. Personnellement, je redoutais à ce que les Kenyans lui bloquent le couloir comme c'était mon cas à Barcelone 92. Dieu merci, Mekhloufi a su comment gérer sa course. Il a couru intelligemment. Il a su quand et comment accélérer. Je le félicite parce qu'il a su comment déjouer la stratégie de ses adversaires. Dans une finale olympique, le plus important est de décrocher la médaille en vermeil. Pour battre un record mondial, il faut avoir à ses côtés au moins deux athlètes du même pays. Le fait de voir Mekhloufi surclasser ses rivaux ne vous a-t-il pas fait rappeler des souvenirs ? Je ne vous cache pas, j'ai eu la chair de poule. Il m'a rappelé Atlanta 1996 lorsque j'ai remporté l'or après quatre ans d'attente. Je me suis remémoré aussi les chevauchées des championnes olympiques, Hassiba Boulmerka et Nouria Benida Merrah. L'émotion a été très grande, lorsqu'il a atteint le premier la ligne d'arrivée. C'est une victoire qui a une saveur spéciale pour moi, vu que c'est dans le 1 500 mètres. Comment l'athlète doit-il gérer sa carrière ? Il faut que Mekhloufi réalise qu'il vient de gagner une médaille d'or dans les joutes olympiques. C'est tout simplement grandiose. Le moment est venu pour qu'il se fixe des objectifs à long terme. Durant la saison, il doit choisir ses courses, afin de faire durer le plus longtemps possible sa carrière. Le meilleur choix est de courir au maximum 7 courses de haut niveau par an. Cela lui permettra d'éviter la saturation et même les blessures. Voyez-vous en lui votre digne successeur ? Bien évidemment. Mekhloufi n'a que 24 ans. C'est l'âge dans lequel l'athlète brille de mille feux. Je sais que ce jeune a d'énormes potentialités pour écrire les plus belles pages du sport algérien en général, l'athlétisme en particulier.