Le caractère de ce salon est typiquement national. Il engage de troupes de danses populaires venues de diverses régions du pays. En l'inaugurant en fin de semaine écoulée, la ministre de la Culture a fait savoir que l'objectif dans les éditions suivantes consiste à pouvoir réunir et faire participer l'ensemble des wilayas du pays. Pour cette deuxième édition, neuf troupes de danse sont inscrites au programme de l'animation de ce salon. Ces troupes viennent de Tindouf, de Saida, de Tizi Ouzou, de Tamanrasset, de Sidi Bel Abbès, de M'Sila, d'El Bayadh et bien sûr, d'Alger. Une parade de ces troupes a eu lieu à l'ouverture du salon. Il faut dire qu'à côté de la danse traditionnelle figure en bonne place la danse moderne. Cependant, les danses populaires brillent par leurs costumes flamboyants, par les rythmes et les mélodies puisées dans le riche patrimoine culturel régional, par la redécouverte de la panoplie des instruments traditionnels et aussi par l'enthousiasme et la chaleur que ces danses suscitent auprès du public. La chorégraphie populaire représentée possède une forte coloration humaine où se dégage l'amour, la défense et l'attachement au sol natal. Ces troupes se sont ainsi produites chaque jour pendant trois heures en milieu de journée. Une scène a été aménagée en ce sens dans les espaces intérieurs de Ryadh El Feth. Parallèlement aux spectacles, une remarquable exposition a été organisée. Des panneaux, installés dans un environnement rappelant le mode de vie de nos ancêtres et conçus artistiquement, expliquent les différentes danses intégrées dans le répertoire du Ballet national. Ces tableaux constituent une précieuse source d'information sur l'histoire de chaque genre de danse, celle d'Alger, du grand sud, celle des monts du Djurdjura et des Aurès, celle spéciale du burnous, habit traditionnel par excellence de l'Algérie profonde. Ces danses sont reprises séparément, une par une, sous forme d'un ensemble de poupées, reproduisant d'une manière étonnamment vivante leur caractère esthétique et leurs particularités chorégraphiques. Ces superbes illustrations, présentées dans des bacs en verre, sont un véritable émerveillement pour les yeux, par le chatoiement des couleurs des costumes et également par les mouvements d'une haute chorégraphie, inspirée sur le mode pur de nos traditions. L'interprétation de ces danses a d'ailleurs été vivement appréciée tout récemment à l'étranger, lors des déplacements du Ballet national dans le cadre des semaines culturelles à Moscou et au Qatar. Cette deuxième édition du salon de la danse, par sa dimension humaine et ses aspects esthétiques, donne l'occasion de se retremper dans le riche et divers potentiel que possède l'Algérie tout entière dans le domaine de l'exercice de l'art et de son intégration dans le mode de vie.