Le secteur financier sera doté, d'ici à la fin de l'année en cours, d'une entité de régulation monétique. Un projet est engagé pour la mise en place d'un groupement d'intérêt économique (GIE), l'équivalent du GIE carte bancaire en France. C'est ce qu'a fait savoir le délégué général de l'Association des banques et des institutions financières (ABEF), Abderezak Trabelsi dans une déclaration à Horizons. Le délégué de l'ABEF a mis l'accent sur la nécessité de l'installation d'une telle instance, laquelle aura comme mission principale d'intervenir en cas de litige entre intervenants dans le système bancaire et monétique. « Actuellement, quand il y a un litige, on n'a aucun interlocuteur et il n'existe aucune instance qui puisse trancher entre les intervenants du système bancaire », explique-t-il. La nouvelle entité de régulation regroupera tous les acteurs de la sphère bancaires y compris la Banque d'Algérie. Une fois installé, le GIE sera habilité également à attribuer des agréments et à certifier de nouveaux opérateurs. D'après M. Trabelsi, l'absence d'une institution de régulation explique le manque de développement du système monétique. Ce projet, initié dans le cadre de la réforme bancaire, s'inscrit dans la perspective de la généralisation de l'utilisation de la carte monétique. Car « actuellement 95% des opérations monétiques sont des opérations de retrait », observe le délégué de l'ABEF. L'intérêt donc c'est la généralisation des paiements par carte. L'objectif, selon M. Trabelsi, est de toucher, dans une première étape, les grands facturiers comme Sonelgaz, les opérateurs de la téléphonie et la société des eaux. « L'objectif attendu est d'arriver à faire des opérations de paiement par carte y compris via internet, comme l'achat par exemple d'un billet d'avion ou autre », précise-t-il. Effet attendu : « Cela va permettre d'avoir une masse critique d'opérations qui donneront la possibilité ux banques de faire des investissements complémentaires ». L'étape suivante, c'est d'introduire les cartes monétiques au niveau des commerces et les autres services. Selon le délégué de l'ABEF, les intervenants dans le secteur informel, même réticents, seront dans l'obligation de s'aligner pour ne pas perdre leurs clients. Outre l'installation du GIE, il est également envisagé la réalisation du projet d'interconnexion des banques à la base des données des douanes dont l'achèvement est aussi prévu avant la fin de l'année. « Ce projet mettra de mettre en place un système pour pouvoir accéder à la base de données du centre national de l'informatique et des statistiques des douanes et disposer de documents douaniers pour la réalisation des opérations du commerce extérieur », indique M. Trabelsi qui rappelle que l'ABEF œuvre également à l'installation d'un site web au profit des médias.