« Il y a 24 ans, le mercure a affiché à Alger 47,2 degrés. Idem pour les wilayas de Bejaia, Annaba et Chlef », signale Brahim Ambar, ingénieur météorologue, chargé de communication à l'ONM. Un détail : le 17 août dernier, la journée la plus chaude, le mercure n'a pas dépassé les 42 degrés dans tout le nord du pays, excepté dans la wilaya de Tlemcen avec 46 degrés. A Annaba, par exemple, il n'a été enregistré que 33 degrés. Alors ces journées de fournaise ne seront qu'un mauvais souvenir ? Oui, selon l'ONM. « Pour les prochaines journées l'on se rapprochera des conditions météorologiques saisonnières et d'une manière générale, les températures avoisineront les 30 et 35 degrés sur le littoral et 36 et 40 degrés dans les régions intérieures », assure M. Ambar. Autre bonne nouvelle : « cette tendance baissière continuera à se manifester jusqu'à la fin août », précise-t-il. Flash back. La hausse du mercure durant ce mois d'août a été générée par la présence d'une dépression sur l'Atlantique d'une part et d'un anticyclone libyen (la Libye et l'Europe de l'Est). Ces deux phénomènes climatiques ont provoqué des vents du Sud. C'est-à-dire, des masses d'air sahariennes sont remontées du Sahara vers les régions du nord. « Cet état de fait a provoqué la hausse des températures d'une manière assez exceptionnelle puisque le record de 1988 n'a pas encore été atteint », observe le météorologue. Mais nos concitoyens ont échappé à pire si la dépression a été centrée sur l'Atlantique. « Car on aurait vécu la galère avec un air très chaud - sahélo-saharien - plus important et les températures auraient atteint des records et dépassé largement la situation que nous avons vécue ces derniers jours et égalé ou dépassé la situation du mois d'août de 1988 », souligne M. Ambar. Les températures actuelles sont une caractéristique de toutes les régions de la Méditerranée. Reste à tordre le coup à une croyance tenace, celle de penser que les feux de forêt augmentent la température de l'atmosphère. « Ces incendies n'ont aucune influence sur la hausse des températures », affirme l'ingénieur météorologue. « Toutefois, les conditions de fortes chaleurs font que les écosystèmes notamment les couverts végétaux deviennent sensibles à l'éclosion des feux de forêt », ajoute-t-il. Concernant ce phénomène, le sous-lieutenant Nassim Bernaoui de la direction générale de la Protection civile a annoncé que, durant les deux journées de l'Aïd, il a été enregistré pas moins de 100 foyers d'incendies qui ont ravagé 1.000 hectares de forêt et 600 autres de maquis. Heureusement qu'il n'a été dénombré aucune victime.