Le Haut commissariat à l'amazighité vient de publier « Asaru », une revue spéciale pour la douzième édition du Festival du film amazigh. Si El Hachemi Assad, commissaire du festival, signe un édito où il explique que la culture est l'axe, voire l'essieu autour duquel doivent « rouler » de concert essor social et élan créatif pour ensemencer l'espoir d'une relance de la chose culturelle. La revue met en exergue une autre vocation du festival en question, à savoir l'initiation des enfants au dessin animé, à la photographie virtuelle et à la formation. Dans ce cadre, l'accent est mis sur l'importance qu'accordent les organisateurs de cette manifestation culturelle à la formation et au travail structurant, seul gage de réussite et de pérennité, indispensable à la relance du septième art. Nourredine Louhal, journaliste et homme de culture, tente d'expliquer le pourquoi du pervertissement des salles de cinéma. Il soutient qu'au lieu d'ordonner la réhabilitation et la mise en valeur des salles de projection, les autorités ont opté dans les années soixante-dix pour le tout « hom vidéo » qui a sonné le tocsin, sinon le déclin pour le 35 mm. Hamid Nacer Khodja, universitaire, décortique, lui, le rapport entre le cinéma et littérature en Algérie poste coloniale. Avec force arguments, il affirme que les rapports entre le cinéma et la littérature sont méconnus dans notre pays du fait de la rareté d'articles et d'études d'ensemble ainsi que de l'inexistence de scénarios publiés. Peggy Berber, historienne, parle du 17 octobre 1961. Elle souligne que la lumière portée sur cette nuit-là est récente et fragile. Pour elle, le travail des historiens fut relativement difficile la réalité de la répression fut totalement occultée, tandis que les mémoires restèrent longtemps souterraines. Danièle Maoudj, cinéaste et scénariste, traite du thème relatif à « l'image et la révolution ». Elle écrit à juste titre que « Pendant la présence coloniale dans notre pays, l'Algérien a été filmé par le cinéaste qui, derrière sa caméra, cadre un espace, s'approprie un réel qui cadre selon son histoire, ses préoccupations culturelles, politiques, bref, selon son choix politique ». Fatima Sissani, réalisatrice de « La langue de Zahra », un film documentaire, parle de sa propre mère qui ne connaît pas la langue française. Elle revient sur les raisons qui l'ont amenée à réaliser cette œuvre. A propos de sa maman, elle dit avoir l'impression que « c'était une évidence, le kabyle resterait sa langue, car c'était lié à son refus de rester en France. Ensuite je pense que c'est à partir du moment où elle s'est rendue compte qu'elle ne repartirait pas qu'elle s'est réfugiée vraiment dans sa langue ». Un reportage photos de six pages est inséré dans les dernières pages, histoire d'immortaliser les meilleurs moments de la dernière édition du festival du film amazigh.