Ceux qui ne connaissent pas Asaru peuvent d'ores et déjà découvrir cette revue dont le second numéro vient juste de sortir. Alors les caractéristiques de Asaru : c'est d'abord une revue à 100% cinéma, elle est bimestrielle, et est éditée par le commissariat du Festival culturel national annuel du film amazigh. Imaginez donc que la priorité sera donnée à travers cette revue au Festival annuel du film amazigh, à ces promoteurs ainsi qu'aux produits cinématographiques d'expression amazighe. C'est de cela qu'il s'agit dans ce deuxième numéro qui revient sur les détails du tournage du film Mimezrane, ou la fille aux tresses, un long métrage qu'a bouclé Ali Mouzaoui et qui sera, avant la fin de l'année en cours sur les écrans. Cette œuvre tournée à Aïn Sefra est un récit d'amour à la Paul et Virginie donc résolument naïf et pudique. Toujours concernant ce film, la revue a consacré plus de deux pages d'entretien avec le réalisateur. C'est d'ailleurs ce qui fait la “une” de Asaru qui propose, par ailleurs, un texte sur l'événement d' “Alger, capitale de la culture arabe” dans son volet cinéma, un chapitre pour la “ troisième édition du film oriental ”, et une appréciation sur les œuvres cinématographiques sur la guerre d'Algérie, signée par des cinéastes français. L'édito de ce deuxième numéro, est consacré au cinéma algérien qui, selon l'auteur, renaît de ses années de braise, et une chronique signée Salim Aggar sur l'image du Prophète, interdite au cinéma, la publication, dans sa rubrique à l'affiche, présente le film Ennemi intime de Florant Siri. Il s'agit d'un nouveau film français sur la guerre d'Algérie “ qui risque de faire couler beaucoup d'encre à sa sortie le 27 septembre prochain ”, souligne-t-on. Sur un autre plan, l'on apprend que le commissaire du Festival du film amazigh, Assad Si El Hachimi, a reçu le Prix du “ coup de cœur de Rui Nogueira.” Ce qui est quelque part gênant dans cette revue, c'est que la plupart des papiers qui y sont proposés n'apportent en rien de la vraie info, mais reviennent systématiquement sur des œuvres datées dont tout les canaux ont parlé. Ce qui parait neuf, c'est “ le programme de mise à niveau des salles de cinéma ”. L'article que signe Mohamed Benali, parle plutôt de quelques projets de films retenus dans le cadre d' “Alger, capitale de la culture arabe” et du budget de leur financement, ce que tout le monde connaît : 400 millions de dinars. Asaru qui focalise surtout son attention sur les festivals du monde avec des articles tirés du Net, est loin d'être les Cahiers du cinéma. Il aurait été plus conséquent de découvrir des papiers de grands professionnels de l'image et du son, de parler de films, de projets de films et de laisser la parole aux faiseurs d'images qui ont certainement des choses à dire. En tout cas la, qualité de cette revue écrite à 98% en français (2% en arabe et en amazigh), est impeccable et Asaru pourrait avec le temps peut-être devenir référentielle en matière de 7e art. C'est la seule et unique revue qui explore jusqu'à présent ce domaine là.