« J'ai visité plusieurs camps de réfugiés à travers le monde, mais l'organisation de la vie dans les camps sahraouis est remarquable », déclare, « admiratrice » de la lutte pacifique du peuple sahraoui pour son droit à l'autodétermination, Lerry Kennedy, la présidente du Centre Robert-Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme, promettant de faire « connaître la question sahraouie » et aux organisations qui collaborent avec son Centre et aux responsables des pays qu'elle aura à visiter. « Il est très émouvant de voir des femmes qui ont des histoires aussi terribles sur des violations et des atrocités commises contre elles ou leurs proches, garder toujours cette force et cette volonté de bâtir des institutions solides de la société sahraouie », dit-elle. C'était mercredi soir à Tindouf, après une visite dans les camps de réfugiés où elle s'est enquise des conditions de vie d'un peuple qui attend depuis 1991 une promesse des Nations unies : la tenue d'un référendum d'autodétermination. Le Conseil de sécurité, qui refuse de doter la Minusro d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental, l'entendra-t-il ? Le Maroc, crie à la « partialité » de l'Américaine. Exactement comme il l'a fait quand Christopher Ross, un autre Américain, a mentionné expressément dans son rapport en avril dernier au Conseil de sécurité les exactions commises par la police marocaine dans les territoires sahraouis occupés. Ou, hier, en apprenant le soutien sans faille des Non-Alignés au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. A défaut d'arguments, il délire. Après la vraie fausse menace d'attentat contre Kennedy, il laisse croire que celle-ci a été limitée dans ses mouvements. « Toutes les portes étaient ouvertes devant la délégation qui a pu voir tout ce qu'elle voulait », affirme Mme Marselha Gonçalves, la directrice juridique du Centre. Eric Sottas, le fondateur de l'Organisation mondiale contre la torture, Mary Lawlor, la présidente Front-Line et May Macaulay, juge à la Cour Inter-américaine des droits de l'Homme, ont promis de « dire » au monde ce qu'ils ont vu en rendant visite aux Sahraouis. Le rapport détaillé de sa mission sera rendu public avec le début des travaux de la 4e commission de l'ONU, consacrée à la décolonisation.