La désignation de M. Abdelatif Baba Ahmed au poste de ministre de l'Education nationale, à la place de Boubekeur Benbouzid, occupe le gros de l'intérêt des syndicats du secteur d'autant que ce remaniement intervient à la veille de la rentrée des classes. Pour Aït Hamouda, du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), le nouveau ministre est « un homme de terrain, intègre, réputé par sa rigueur ». « Nous sommes certains qu'il va apporter beaucoup de choses au secteur et nous restons optimistes quant à la suite à donner aux préoccupations des travailleurs de l'Education », affirme le chargé de communication du syndicat. Meziane Meriane, du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) espère « une prise en charge rapide des dossiers en suspens ». Il cite, comme exemple, le recrutement des enseignants dans le sud du pays, le respect de la réglementation dans les examens et le volet salaire des enseignants. De son côté, Amraoui Messaoud de l'Union nationale du personnel de l'éducation et formation (UNPEF) appelle le nouveau ministre à prendre en considération les préoccupations de la famille de l'éducation et combler les lacunes du secteur. Ainsi, l'UNPEF réitère sa plate-forme de revendications liées au statut particulier de l'enseignant, au régime indemnitaire, à la médecine du travail et au dossier des adjoints de l'éducation. Evaluant, d'une manière succincte, le passage de Boubekeur Benbouzid à la tête du département de l'Education nationale, M. Amraoui dira : « Quoi qu'on dise, on doit reconnaître qu'il (Benbouzid) a ouvert des dossiers tabous à l'image du statut particulier des travailleurs du secteur ». Pour sa part, le coordonateur du Cnapest, Nouar Larbi, affirme avoir passé une décennie « tendue en termes de relations » avec le désormais ex-ministre de l'Education. Il soutient à ce propos que l'ancien ministre « s'est montré, dans un premier temps, sévère avec les représentants des enseignants ». « Avec le temps, poursuit-il, le ministre a changé de stratégie en se montrant compréhensif en témoignent les dossiers sensibles qui ont été débattus, à l'exemple du statut du corps des enseignants et la gestion des œuvres sociales du secteur ». Au sujet du nouveau ministre, M. Larbi s'est montré optimiste, soulignant l'invitation adressée aux représentants des différents syndicats pour une réunion prochaine avec la tutelle « synonyme de bonne volonté d'aborder toutes les questions liées au secteur. Ce qui est encourageant », a-t-il commenté.