Modeste compositeur et réalisateur, Mohamed Hilmi a à son actif plus de 800 pièces radiophoniques en kabyle et en arabe dont de nombreuses adaptations de Molière, Dumas et Shakespeare, quatre opérettes, trente moyens et courts métrages, une dizaine de comédies musicales. De même qu'il est l'auteur de 10 longs métrages. Mohamed Hilmi a réalisé en co-auteur six courts métrages et cinq longs métrages, dont un film cinématographique «El Ouelf Saïb». Mohamed Hilmi est, en outre le créateur avec Ali Abdoune, Rouiched et Cheikh Nourreddine d'une célèbre émission radiophonique à la Chaîne II. Il est également auteur de plus de 60 chansons dont une trentaine humoristique enregistrée pour la radio et sur disque 45 tours. Il accepte volontiers de nous recevoir sur le lieu de tournage d'une série de six courts métrages, prévue pour ce mois de Ramadhan. Vous êtes comédien professionnel, vous revendiquez la qualité. Est-ce pour cela que l'on ne vous voit pas fréquemment sur le petit écran ? Il y a aujourd'hui des vérités que je dois dévoiler au grand jour. Cela fait exactement deux ans que l'on me prive de passage sur le petit écran. J'étais arbitrairement écarté de la télévision. Je reviendrai sur ce sujet dans une conférence de presse que j'organiserai dans un temps ultérieur. Aujourd'hui, les temps ont changé. L'atmosphère est saine. Je compte reprendre mon activité en main. C'est-à-dire ? Je marque mon retour avec la réalisation d'une série de six courts métrages d'une durée de 26 minutes chacun, à la demande du directeur général de la télévision algérienne et du directeur de la chaîne «Canal 4». Ces courts métrages sont tournés dans l'Algérois dont le producteur exécutif n'est autre que les «Editions Alpha», filiale de «Alpha Design». Ces courts métrages traitent avec des touches d'humour des thèmes à caractère social en l'occurrence, la destruction des bidonvilles et bien d'autres sujets qui procureront des moments de rire pour les téléspectateurs. Ce travail sera fin prêt pour ce mois de Ramadhan. Je vais proposer, par ailleurs au directeur de «Canal 4» des sous-titrages ou carrément établir un doublage en expression arabe. A ce sujet, je désapprouve la pratique d'exercer un doublage par une autre personne. Qu'entendez-vous par là ? C'est au comédien de faire le doublage de son rôle. Cela m'horripile de voir mes films doublés par des voix étrangères. C'est inacceptable ! Je suggère de faire participer des comédiens bilingues afin d'éluder ces gênes. Vous êtes donc actuellement sur le tournage d'une série de six courts métrages alors qu'un grand nombre d'artistes se plaint d'une «carence» de l'activité audiovisuelle. Partagez-vous l'avis de vos confrères ? Non, je ne partage pas l'avis de mes collègues. Il ne faut pas omettre qu'à une certaine époque, nous avons assisté à une production cinématographique que je qualifie de navets. Si aujourd'hui on accorde un moment de réflexion, de remise en cause sur le rendement des produits cinématographiques, cela ne peut être que salutaire. Actuellement, on a instauré au niveau de la télévision algérienne une commission qui se charge de lire les scénarios des produits proposés. J'estime d'ailleurs que c'est une initiative louable pour revoir la méthode de travail et surtout pour parfaire le savoir et les connaissances. Tamazight TV ou communément appelée «Canal 4» a vu le jour en mars 2009. Le programme diffusé est pense-t-on, varié mais pas riche Qu'en pensez-vous personnellement ? A ma connaissance, la télévision amazighe est au stade expérimental. Autrement dit, on a droit aux bévues. J'espère à cette occasion que l'officialisation de cette chaîne de télévision ne tardera pas à venir. Quels en sont vos projets d'avenir ? Pleins, pleins, pleins. Après la réalisation de ce travail, je prépare un feuilleton scindé en 10 épisodes autour de l'histoire du théâtre algérien. J'ai lié fiction et documentaire. C'est-à-dire, j'utilise la méthode théâtrale pour narrer l'évolution du 4e art en Algérie.