Ces derniers temps, le prix de la pomme de terre est en hausse sur le marché national. La raison ? Une grande quantité de la production est acheminée dans les chambres froides en prévision de l'hiver, selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). « Si nous écoulons sur le marché toute la production dont nous disposons, la pomme de terre serait à 25 dinars le kilogramme. Mais il ne nous restera pas grand-chose pour répondre à nos besoins en hiver et, en conséquences, le kilo pourrait atteindre 150 DA à partir de novembre. C'est pour cette raison qu'une partie de la production est en train d'être stockée dans les chambres froides », explique Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA. Dans le même contexte, le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, a démenti toute baisse des stocks, assurant que les réserves prévues pour la période de soudure, s'étalant de fin octobre à novembre, sont disponibles. Par ailleurs, la flambée des prix de la pomme de terre est due aussi, a indiqué, hier, le ministre à la chaîne III, au retard de la production et non pas à une baisse de production. « La semence de ce tubercule, prévue pour fin juillet, a été retardée en raison de la canicule et du manque de main-d'œuvre. RETARD DANS LA PRODUCTION La récolte, qui devrait avoir lieu début novembre, risque de connaître un retard de trois semaines », fait savoir le ministre, en soulignant que son département allait agir pour préserver le prix de la pomme de terre dans une fourchette de 35-55 DA le kg. Mais pour le porte-parole de l'UGCAA, le prix de la pomme de terre augmentera du fait du manque de marchés de proximité. « Les marchés de gros ne manquent pas. Mais ce n'est pas le cas des marchés de proximité qui font défaut dans plusieurs régions. Et comme la demande est supérieure à l'offre dans ces contrées, la pomme de terre et les autres légumes sont vendus à des prix élevés », dit-il. Pour éviter tout renchérissement du tubercule, Rachid Benaïssa n'écarte pas une éventuelle importation d'appoint en cas de rupture des stocks et de spéculation sur le prix au niveau du marché. Toutefois, il a limité l'importation à 2% de la production actuelle. « De plus, poursuit-il, cette opération serait prise en charge par des importateurs reconnus pour assurer la qualité. Il ne s'agit pas, rappelle-t-il, de retomber dans la même situation de 2007 où le marché a été inondé par une pomme de terre importée de mauvaise qualité ». La décision sera prise en fonction de l'évolution de la situation et avec les professionnels de la filière pour éviter toute spéculation. Mais là encore, estime l'UGCAA, et dans le cas d'une importation, la problématique des prix risque de se poser quand même. « La pomme de terre, de qualité, comme les autres produits, est sujette à une flambée de prix sur le marché international et cela va se répercuter sur le prix final sur le marché national. La pomme de terre sera peut-être plus chère que maintenant », prévient-il. Néanmoins, le ministre rassure en relevant que sur le prix de la pomme de terre, éventuellement importée, les opérateurs se sont engagés à le fixer au prix coûtant.