La pomme de terre sera cédée, annonce-t-on, entre 50 et 60 DA, les prochains jours. Raison : l'arrivée sur le marché de nouvelles récoltes provenant du Sud et de certaines wilayas du Nord. Les prix des fruits et légumes ne cessent d'augmenter malgré les assurances des autorités. La pomme de terre a atteint, ces dernières semaines, le pic des 120 DA/kg, avec des variations suivant la qualité. Cette flambée a touché tous les produits : tomate, piment ou le poivron sont vendus à plus 150 DA/kg. D'autres, comme la carotte, le navet, l'oignon ou la laitue sont cédés à plus de 70 DA/kg. Certains fruits sont également vendus à plus de 200 DA le kilo. Ces tarifs sont presque les mêmes dans tous les marchés de l'Algérois. Les commerçants du centre-ville augmentent davantage les prix pour une clientèle qu'ils jugent «moins regardante» sur les fluctuations de la mercuriale. La pomme de terre, tubercule apprécié des consommateurs, n'est plus à la portée des petites ou moyennes bourses. Une baisse a été toutefois signalée ces derniers jours, où la «patate» est cédée à 80 DA. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) annonce que la mise sur le marché des nouvelles récoltes fera baisser les prix de ce produit. «Nous avons annoncé que vers la fin d'avril, le prix de la pomme de terre baissera en raison de l'arrivée sur le marché des récoltes du Sud du pays et de quelques wilayas du littoral. Les clients pourront ainsi acheter au détail ce produit entre 50 et 60 DA/kg», signale le porte-parle de l'Ugcaa, El Hadj Tahar Boulenouar, qui reconnaît que ces prix restent toujours inabordables. M. Boulenouar explique cette flambée des prix, principalement celui de la pomme de terre, par plusieurs facteurs, dont celui de «l'insuffisance de la production locale». «Le ministère de l'Agriculture a annoncé une production de 36 millions de quintaux de pomme de terre. Toute cette production n'est pas écoulée sur le marché. Une partie seulement est vendue, l'autre est utilisée dans l'industrie de transformation ou sert comme semence. L'Algérien a toujours été un consommateur de ce produit. Il peut en consommer jusqu'à 200 grammes par jour», relève M. Boulenouar. D'après ce porte-parole, d'autres facteurs favorisent la flambée des prix, comme le dysfonctionnement des chambres froides installées pourtant pour réguler la production, l'absence de marchés de proximité qui permettent aux détaillants de stocker le produit et éviter ainsi un grand écart entre les prix du gros et ceux du détail. Le prix du tubercule a atteint, depuis février dernier, des pics historiques que les autorités ont tenté de justifier par les intempéries qui ont provoqué un décalage de 40 jours dans la récolte d'arrière-saison ou «période de soudure». La contrebande vers les pays voisins de l'Est a été également un facteur non négligeable dans cette montée en flèche des prix des produits de large consommation. Un confrère a annoncé une enquête des services de sécurité sur une opération de contrebande de pomme de terre (800 tonnes) à Ouargla.