Le président devance son concurrent, Henrique Capriles Radonski, dans tous les sondages d'opinions qui ont été réalisés par des centres de recherche vénézuélien et étrangers. Il y a juste « une différence dans les écarts qui varient de 15 à 22% », a-t-il indiqué, hier, lors d'une rencontre avec les journalistes au siège du quotidien « Horizons » (voir page 24). Parmi les centres de recherches que M. Mujica a cités figurent, notamment Data analyses inter, Consultorer 21, Faces et des instituts américains. Selon lui, Chavez, élu en 1999, et réélu, en 2002 puis en 2006, reste très populaire parmi les Vénézuéliens qui ont réalisé une nette amélioration de leur niveau de vie et une meilleure politique étrangère garantissant leurs droits économiques dans un monde dominé par le néo-libéralisme en vogue. L'ambassadeur reconnaît, toutefois, que la campagne électorale a été très dure. L'état de santé du président vénézuélien qui constitue le cheval de bataille de l'opposition et de certains milieux hostiles n'en est pas la cause. « M. Chavez se porte bien. Il est en bonne santé, ce qui lui permet de continuer de diriger son pays », a-t-il rassuré. L'ambassadeur vénézuélien a précisé que, plus que les personnes aussi importantes soient-elles, ce qui compte le plus est la politique de l'Etat et les objectifs poursuivis. A cet effet, il a expliqué que le peuple vénézuélien a opté pour la satisfaction des droits sociaux, l'amélioration des conditions de vie et, en politique étrangère, le respect des principes fondés sur les droits des peuples inaliénables, l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale. Ce sont là, selon lui, les raisons qui ont fait du président sortant le favori en puissance, « porteur de l'alternative bolivarienne de justice sociale en rupture fondamentale avec le néo-libéralisme qui souffle sur le monde et, en particulier dans la région, mais, également en totale inadéquation avec une opposition qui ne rêve que de faire tomber le grand mythe Chavez ». Autour de la coalition anti-Chavez, le candidat Capriles Radonski, 40 ans, tente de reconquérir les bastions fidèles à Chavez, en se rendant dans au moins 76 municipalités, où le gouvernement actuel a obtenu 1,8 million de suffrages (contre 1,6 million pour ses adversaires), lors des élections du Parlement latino-américain en 2010. Suffisant ? La lame de fond est bien lancée pour conforter la révolution bolivarienne dans ses acquis et porter sa voix dans le monde en mutations accélérées où il s'agira de « faire attention » aux retombées du « printemps arabe » instrumentalisé par les puissances occidentales. Il est temps, assure l'ambassadeur du Venezuela, de faire revivre le multilatéralisme et le retour à la gestion consensuelle des affaires du monde garantie par la charte des Nations unies. La lutte contre le colonialisme est un credo cher au Venezuela de Chavez qui entretient, en conséquence, « des relations réduites au niveau du chargé d'affaires avec le Maroc ». L'ambassadeur Michel Mujica qui ne rate aucune occasion pour marquer son engagement avec le peuple sahraoui est un ami fidèle des populations sahraouies du camp des réfugiés de Tindouf. Le coup de cœur de Chavez envers les Gazaouis menacés de génocide, dans l'indifférence de la communauté internationale, lors de la sauvage agression de 2008/2009, a fait le reste. Il alimente les chroniques algéroises de l'ambassadeur qui en fait l'exégèse du sentiment de communion. « Ici même à Alger, la population s'était massivement rendue au siège de notre ambassade pour lui rendre hommage. Toutes les belles phrases qu'on lui avait écrites et tous les cadeaux symboliques qu'on lui avait offerts ont été transféré à Caracas », a indiqué M. Mujica. La certitude est établie : Alger et Caracas ont beaucoup de belles choses à partager. L'ambassadeur a exprimé toute la fierté née de la présence de la cinquantaine de jeunes vénézueliens, à Arzew et à Skikda, pour des stages de perfectionnement de courte durée. Le 7 octobre prochain, le jour des présidentielles, ils sont attendus au siège de l'ambassade pour valider en toute liberté le bulletin de leur choix.