« Il est absolument urgent d'en finir avec les situations de dominance et d'exclusivité, des pratiques qui ont entraîné des tensions sur le marché du médicament. Cela provoque des rétentions de stock, des réflexes naturels, humains en matière de sur stockage à tous les niveaux, aussi bien au niveau des patients, des officines, que des grossisteries. C'est pour cela qu'il est indispensable d'intervenir pour organiser toute cette chaîne », a déclaré, hier, le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (SNAPO), Messaoud Belambri lors de son passage à la chaîne III. Selon ses propos, ces situations de dominance et d'exclusivité concernent certaines pratiques, notamment « la détention uniquement par un ou deux grossistes à l'échelle nationale de certains produits, de toute une gamme de produits, ou bien la délivrance de toute une production à un seul opérateur ». Elles peuvent consister aussi en l'importation d'un lot de médicaments faisant l'objet d'une indisponibilité sur le marché et attribué, par moments, à un seul distributeur, a-t-il encore précisé. Le président du Snapo considère « absolument nécessaire » d'en finir avec cette situation, en instaurant une réglementation qui interdit ce genre de pratique. Concernant la situation du marché du médicament, M. Belambri a estimé qu'il est « désorganisé, partant de l'importation à la production jusqu'à la distribution ». Selon lui, un bon fonctionnement du marché du médicament requiert l'installation de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques. Cette agence va assurer « un large suivi, la régulation et l'attribution des autorisations », a-t-il indiqué. Interrogé sur la profusion d'ouverture d'officines dans certaines zones, M. Belambri a indiqué que cette situation avait déstabilisé la profession, relevant que la responsabilité incombe aux directions de la santé qui ont permis « l'ouverture de nouvelles officines de manière totalement illégale dans des zones qui en étaient déjà suffisamment pourvues ».