« La filière de la sous-traitance industrielle a besoin d'une réorganisation » qui implique tout un programme « d'aide en équipements technologiques modernes, en formation ... », a estimé Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion des petites et moyennes entreprises (CNC/PME) et ce, à la veille de l'ouverture (16 septembre 2012) du Salon de la sous-traitance industrielle qui aura lieu à la Safex. Ce Salon est, pour lui, l'occasion d'une rencontre entre industriels et différents donneurs d'ordres pour « se faire connaître » et pour un meilleur développement de la filière. « Il faut avoir une bonne stratégie pour le développement de la sous-traitance en Algérie », a estimé M. Bensaci qui appelle, par la même occasion, à des « mesures d'accompagnement » initiées par les pouvoirs publics. Les donneurs d'ordres, aujourd'hui, sont connus. Il s'agit de la Société nationale des véhicules industriels qui a identifié un potentiel de 300 sous-traitants bien que, seulement, une « cinquantaine, actuellement, ait un plan de charges ». Mais, outre les perspectives de la sous-traitance sur le plan international, plusieurs entreprises industrielles locales peuvent tirer profit du développement et de l'émergence de la sous-traitance, à l'image du Complexe matériel de travaux publics (ENMTP), du Complexe moteurs-tracteurs, de l'unité des engins de manutention German... Dans le secteur de l'énergie, on citera aussi Sonatrach et Sonelgaz dont le programme de maintenance est susceptible de relancer l'offre. Si l'on se base sur l'enveloppe allouée aux importations par ces entreprises, « on peut estimer le marché de la sous-traitance à 3,5 milliards de dollars/an », a déclaré M. Bensaci. La prise en charge d'une partie de ces besoins peut faire économiser, dans un premier temps, jusqu'à « 500 millions de dollars au moins », ajoute le président du CNC/PME. Le développement de la filière de l'automobile en cours offre, à lui seul, « de grandes perspectives », a-t-il précisé. Pour une bonne évaluation de ce potentiel et son rôle dans la dynamisation de l'économie, trois études pilotées par l'Union européenne, dans le cadre du programme PME II, ont été lancées. Elles visent la constitution « d'une banque de données sur la sous-traitance industrielle » et sa mise à la disposition du ministère de l'Industrie. Pour susciter un intérêt autour du développement de la filière, des rencontres sont organisées un peu partout dans le cadre des foires et salons qui se tiennent dans différentes régions du pays. Elles réunissent aussi bien les entreprises nationales qu'étrangères. Les pouvoirs publics avaient déjà, en 1992, procédé à la création de la Bourse de la sous-traitance et du partenariat, à l'initiative de l'agence Onudi (Organisation des Nations unies pour le développement industriel). Selon l'état des lieux établi sur l'activité de la sous-traitance industrielle en Algérie, seules « 10% de nos PME peuvent activer dans ce créneau ».