Photo : Riad Par Rafik Elias Une étude approfondie sur la sous-traitance en Algérie sera lancée fin janvier par le Conseil national consultatif de la PME (CNC/PME) pour évaluer la situation de ce tissu d'entreprises et identifier ses lacunes. Une annonce faite à l'agence de presse algérienne APS par le président de cette institution. Cette étude, selon la même source, a pour objectif d'identifier les «zones d'ombre», empêchant une connaissance précise et actualisée de la sous-traitance, et de proposer des solutions aux problèmes vécus par les entreprises. Selon M. Bensaci, même si des études ont déjà été réalisées sur ce sujet, le lancement d'autres devient une nécessité en vue de mieux cerner les problèmes et les aléas entravant le développement des 300 entreprises de sous-traitance présentes sur le marché national. A cet effet, le CNC/PME fera appel aux compétences d'experts nationaux pour évaluer, sur des bases scientifiques, l'état de la sous-traitance dans le pays. A l'issue de cette enquête, qui durera entre 2 à 3 mois, ces spécialistes remettront au conseil des rapports contenant et les problèmes relevés et leurs solutions éventuelles à court et moyen terme. Les données collectées dans le cadre de l'étude serviront ainsi à orienter les plans d'action de l'ensemble des intervenants dans le domaine de la sous-traitance, à commencer par les pouvoirs publics, a-t-il ajouté. Concernant la situation et les perspectives de la sous-traitance en Algérie, le président du CNC relèvera la nécessité d'élaborer dans «l'immédiat» une stratégie nationale pour la promotion et le développement de cette activité industrielle, créatrice d'emplois et de richesses. Il précisera, cependant, que cette stratégie doit mener, avant tout, à établir une «relation solide» entre les donneurs d'ordres (les grandes firmes) et les sous-traitants, ainsi qu'au renforcement du nombre d'entreprises activant dans ce domaine, qui doit passer à plus de 5 000 unités contre 300 actuellement. Pour qu'elles aient de la valeur ajoutée et un impact positif sur l'économie nationale, les commandes passées par les donneurs d'ordres, qui pour le cas de la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach avaient avoisiné les 3 milliards de dollars en 2010, doivent profiter aux sous-traitants locaux et non pas aux importateurs de produits finis ou aux prestataires étrangers, a-t-il dit. Le président du CNC/PME a déploré, dans ce contexte, que les donneurs d'ordres nationaux, hormis quelques entreprises publiques à l'image de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le Complexe de moteurs tracteurs de Constantine, «n'aient pas joué le jeu». Selon M. Bensaci, les recommandations dégagées par les rencontres ayant regroupé, en 2011, des donneurs d'ordres comme la Sonatrach et des sous-traitants locaux, sont restées «lettre morte» et n'ont connu aucun suivi ou mise en application. Pourtant, le développement de la sous-traitance signifie la création de centaines, voire de milliers de postes de travail à travers le territoire national, pour peu que les grandes entreprises, les pouvoirs publics et les banques «s'impliquent réellement», a-t-il ajouté. «Nous devons persévérer pour que les plus grandes parts de marché intérieur reviennent aux unités de production et non pas aux importateurs et les boursicoteurs qui n'ont pas la palme du mérite, bien au contraire», a-t-il affirmé. Pour remédier à cette situation et dans des délais raisonnables, M. Bensaci a préconisé de sélectionner une dizaine de PME, sur la base de critères prédéfinis, et de les accompagner pendant au moins trois années. Une durée suffisante, selon lui, pour leur permettre de renforcer leur compétitivité et de s'imposer sur le marché. Une fois cet objectif atteint, ces entreprises, choisies pour leur potentiel et viabilité commerciale, participeront, à leur tour, au développement d'autres entreprises. Cela conduirait à terme à la création de pôles industriels à même de développer l'offre nationale, a-t-il expliqué. A une question sur la capacité des sous-traitants nationaux de prendre part à des projets de fabrication d'automobiles en Algérie, M. Bensaci a estimé que cela «est très possible», mais cela exige un programme de mise à niveau complet et un transfert de savoir-faire provenant d'équipementiers de renommée internationale. «Il existe des sous-traitants algériens capables de satisfaire les exigences des constructeurs automobiles étrangers à condition d'être assisté par des équipementiers de renommée internationale qui, en général, se déplacent en même temps que leurs clients (les constructeurs) dès qu'il s'agit de conquérir un nouveau marché», a-t-il expliqué. Il a relevé, enfin, que les fabricants ne construisent que moins de 30% du véhicule et que tout le reste doit être fourni par les sous-traitants et notamment les équipementiers.