Cette situation a été longuement évoquée, hier, à l'ouverture du Salon international de la sous-traitance, « Algest 2012 ». « Nous n'arrivons que difficilement à arracher des commandes aux industriels privés alors que pour les entreprises publiques, il nous est très difficile d'en faire, pourtant nos produits sont très compétitifs », se plaint Sofiane Habbaz, agent commercial à Fajo, entreprise sous-traitante et spécialisés dans les joints industriels, lors de l'inauguration de la deuxième édition du Salon international de la sous-traitance. D'où la décision des pouvoirs publics d'obliger les entreprises publiques à traiter avec les sous-traiteurs locaux. « Nous avons préparé une plateforme au niveau du ministère pour mettre les entreprises privées et publiques face à face avec la sous-traitance, les obliger à aller vers la préférence nationale. Les entreprises publiques ont un plan de développement qui doit être orienté vers la sous-traitance nationale », a annoncé Cherif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, en soulignant la nécessité d'établir une cartographie pour identifier les entreprises de sous-traitance qui sont un levier dans l'industrie, notamment dans les différentes filières déficitaires et pour lesquelles il y a une forte demande sur le marché intérieur. « Parmi nos objectifs dans ce domaine, celui d'avoir un portefeuille de ces entreprises qui seront chargées de jouer le rôle de success-story, un rôle démonstratif et source de contagion positive », fait savoir le ministre, en observant que des entreprises importent jusqu'à 500.000 pièces industrielles. « Un rapprochement entre les demandeurs de services et les sous-traiteurs fait encore défaut par manque de coordination », confie pour sa part Mohamed Aïdouni, DG d'Ametal, une entreprise spécialisée dans la transformation, entre autres, de la tôle fine. En outre, révèle Saïd Kelanemer, directeur technique au sein de la société nationale des véhicules industriels, la matière première pose quelquefois problème dans la fabrication de certaines pièces industrielles. « Le coût de réalisation de certaines pièces est élevé et de ce fait, nous préférons les soumettre à des sous-traitants étrangers. C'est plus rentable pour nous. Et puis, dans le secteur des véhicules, la demande est trop élevée pour la satisfaire. Nous n'avons pas les capacités adéquates pour répondre aux besoins du marché », explique-t-il. La volonté politique existe, assure cependant le ministre, pour faciliter le travail aux entreprises, les PME. « Nous avons les capacités qu'il faut pour cela. Nous avons rencontré dernièrement nombre d'entreprises et nous avons pu constater des insuffisances et des marginalisations. Nous avons des plans d'action pour y remédier », a signalé M. Cherif Rahmani.