Jamais depuis l'aube de l'histoire la mise à mort ne fut autant été mécanisée par l'action d'un couperet sur la tête d'une personne. L'avènement le plus abject est certainement, fusse t-il judiciaire l'usage de la guillotine sur les centaines de militants algériens. Dans cette folle équipée criminelle contre l'humanité, le démembrement du corps s'appelait décapitation dans le langage colonial d'une France affranchit par la « terreur de Robespierre ». Dans l'énormité de cette sordide politique de l'élimination physique, les techniciens de la mort ont fait appel à la guillotine comme moyen de terreur visant l'abandon de la lutte armée. Dans le pays des droits de l'homme est né l'idée de « tordre le coup » aux algériens à la manière très gauloise sur le coq en perpétuelle rébellion. Dans les tréfonds de l'imaginaire de la France profonde, les chaumières continuent de véhiculer les hauts faits de bourreaux sur les têtes qui tombent sur le billot . Dans cet élan crapuleux, l'acharnement contre les Algériens retrouve son chemin de croix. Plus de cent algériens ont été exécutés à la prison de Serkadji dans la plus total intimité des soutanes noires donnant bénédiction à la lame. L'église en fut complice dans cette vicieuse besogne. Aucun prélat ne s'est alors opposé à l'infernal usage de la guillotine contre les algériens. Depuis l'Année I956, la mise à mort dans la cour des condamnés à pris l'allure d'une liquidation systématique au grés des sentences prononcés par les tribunaux français. Le chahid Ahmed Zabana fut le premier à faire les frais de ce monstre de fer. Les droits de l'homme et le respect de l'être humain pourtant garanti par tous commandement divin fut piétiné sous l'Autel de cette machine qui avait échoué à trois reprise sur le coup du condamné. Dans le délire criminel le plus complet, les bourreaux ainsi que toute l'assistance ecclésiastique ont continué les années durant à soutenir ce spectacle morbide. La condamnation à mort en Algérie répondait à un souci de terreur préconisé par l'administration colonial qui, après les enfumages sur les populations dans le Dahra et L'Ouarsenis avait évolué dans le raffinement de la torture et du meurtre. A ce titre , la guillotine a été institutionnalisé par ordonnance.