Cinq jours auparavant, soit le 25 septembre, la République algérienne a été proclamée officiellement par le président de l'Assemblée nationale constituante et figure emblématique du mouvement national, Ferhat Abbas. La proclamation stipule qu'« au nom du peuple algérien, et vu le référendum intervenu le 1er juillet 1962, par lequel le peuple algérien s'est prononcé pour l'Indépendance de l'Algérie, le transfert de pouvoir résultant des déclarations solennelles du gouvernement provisoire de la République algérienne et de l'Exécutif provisoire en date du 25 septembre 1962, qui met fin aux pouvoirs respectifs de ces deux organismes, l'élection, à l'appel du Bureau politique du FLN, le 20 septembre 1962, d'une Assemblée nationale algérienne, le texte faisant l'objet d'un référendum le même jour, texte duquel il résulte que cette Assemblée est chargée de l'élaboration de la Constitution de l'Etat algérien, l'Assemblée nationale constituante proclame « l'Algérie république démocratique et populaire assurant aux citoyennes et aux citoyens l'exercice de leurs libertés fondamentales et de leurs droits imprescriptibles ». Elle déclare qu'« en tant qu'organisme représentatif du peuple algérien, elle est seule dépositaire et gardienne de la souveraineté nationale à l'intérieur et à l'extérieur » et donne acte, par conséquent, au GPRA, en tant qu'organisme issu du Comité national révolutionnaire algérien (CNRA), et à l'Exécutif provisoire de leurs déclarations solennelles, mettant fin à leurs attributions et à leurs pouvoirs respectifs. Mais bien avant, les Accords d'Evian, signés le 18 mars 1962 par le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et les représentants du gouvernement français, avaient déjà tracé les contours de la transition vers l'indépendance et de la proclamation de la République algérienne. Cette proclamation sera suivie, le 29 septembre de la même année, par la naissance du premier gouvernement algérien post-indépendance. Le 8 mai 1963, la première Constitution algérienne est adoptée par voie référendaire et le 15 septembre de la même année, Ahmed Ben Bella est élu premier président de l'Algérie indépendante. L'Exécutif provisoire remet des pouvoirs au président de l'Assemblée constituante et le 28 du même mois, Ben Bella présente son gouvernement à l'Assemblée. Il prend pour « programme provisoire » de ce gouvernement, la Charte du congrès de Tripoli dont il avait supervisé les travaux. R. N. Composante du premier gouvernement algérien post-indépendance Ahmed Ben Bella : président du Conseil Rabah Bitat : vice-président du Conseil Houari Boumediene : ministre de la Défense Amar Bentoumi : ministre de la Justice, garde des Sceaux Ahmed Medeghri : ministre de l'Intérieur Mohamed Khemisti : ministre des Affaires étrangères Ahmed Francis : ministre des Finances Amar Ouzeguane : ministre de l'Agriculture et de la Réforme agricole Mohamed Khobzi : ministre du Commerce Laroussi Khelifa : ministre de l'Industrialisation et de l'Energie Ahmed Boumendjel : ministre de la Reconstruction, des Travaux publics et des Transports Bachir Boumaza : ministre du Travail et des Affaires sociales Abderrahmane Benhamida : ministre de l'Education nationale Mohamed-Seghir Nekkache : ministre de la Santé Moussa Hassani : ministre des PTT Mohammedi Saïd : ministre des Anciens moudjahidine et des Victimes de la guerre. Abdelaziz Bouteflika : ministre de la Jeunesse et des Sports Mohamed Hadj Hammou : ministre de l'Information Tewfik El Madani : ministre des Habous.