Brillant judoka et ancien président de la Fédération nationale de la discipline, Mohamed Meridja n'y va pas de main morte pour fustiger ceux qui sont à l'origine de l'échec de nos athlètes dans les compétitions internationales. Il les invite à prendre leurs responsabilités et céder la place à d'autres en mesure de rectifier le tir. Il exprime aussi sa satisfaction par rapport à la nomination de Mohamed Tahmi à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports. Vous vous êtes éclipsé de la scène sportive nationale. L'opinion sportive s'interroge sur les raisons de cette absence... En réalité, je n'ai jamais quitté le mouvement sportif local. Sauf qu'actuellement, j'occupe un nouveau poste au niveau de la Fédération internationale de judo (FIJ). Je suis nommé par l'instance internationale comme inspecteur de l'éducation et du coaching. Je suis donc établi à Londres, pour remplir ma mission. J'ai assisté, d'ailleurs, aux derniers jeux Olympiques en qualité de manager. Comment pouvez-vous mettre à profit une telle fonction à la FIJ pour pouvoir aider l'Algérie dans le processus de développement du sport et en particulier du judo ? Je n'ai jamais cessé de m'impliquer dans le mouvement sportif national. Je suis algérien et cela me fera plaisir de mettre mon expérience et mes compétences au service de mon pays. Dans la limite de mes prérogatives, j'œuvre toujours pour le développement du judo, notamment. En votre qualité d'expert dans la discipline, comment estimez-vous les résultats obtenus par nos judokas aux derniers jeux Olympiques ? Sur le plan quantitatif, la participation algérienne est très discutable. On ne peut pas se contenter de deux athlètes dames (Soria Haddad et Sonia Asselah) dans une compétition aussi grandiose. Il faut aussi déplorer l'absence de la gent masculine. L'Algérie a réussi, un certain temps, à placer 12 judokas et pas des moindres, aux JO. Qualitativement parlant, les statistiques parlent d'elles-mêmes, c'est une nette régression. L'on a constaté l'absence de médaillés potentiels, comme Benyekhlef et Benyakoub. Qu'en pensez-vous ? Je trouve cela anormal. De grands athlètes, qui auraient pu nous procurer des médailles, ne sont pas présents aux JO, c'est, franchement, inadmissible. Je crois qu'ils n'ont pas eu droit à une prise en charge adéquate pour leur émergence. Il n'y a aucune raison qui puisse justifier l'absence d'un athlète de la valeur de Benyekhlef. J'estime que celui-ci est l'un des meilleurs judokas au monde. Quelles sont les raisons de la régression du judo algérien ? Il faut poser la question aux concernés, aux responsables de cette déroute. Nous voulons connaître votre analyse en tant que spécialiste et expert de la discipline... Il y a des dysfonctionnements qui se sont répercutés sur la préparation et la prise en charge des athlètes. Ce n'est pas normal que des athlètes blessés pendant toute une saison ne soient pas pris en charge. Les athlètes se sentent visiblement marginalisés. Le cas de Benyekhlef est le plus édifiant. Blessé pendant une année, ce dernier n'a pas été suivi médicalement. Il a raté, du coup, plusieurs compétitions internationales. Les athlètes n'ont pas eu le traitement et l'attention mérités.. Etes-vous prêt à revenir afin d'aider le judo algérien ? Au risque de me répéter, je me contenterai seuleument de dire que j'ai cette volonté de m'impliquer dans le développement du judo national pour redorer son blason. Que pensez-vous de la crise qui secoue le COA ? Je ne suis pas bien informé sur cette affaire. Une chose est sûre, le mécontentement des présidents des fédérations est une preuve de l'existence de dysfonctionnements. Il y a des défaillances à différents niveaux. Je peux dire aussi que l'action menée par les fédérations va dans l'intérêt du COA. Il faut que les gens prennent leurs responsabilités. Ceux qui ont échoué doivent partir et céder la place à d'autres compétences en mesure de faire bouger les choses. Quel est votre avis sur l'arrivée de M. Tahmi à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports ? Je tiens à le féliciter après cette nomination. Tahmi connaît bien la maison et les problèmes du sport algérien. Il a cumulé une solide expérience en tant que président de la fédération de handball. Je suis très confiant en ses capacités de régler beaucoup de problèmes. On sent déjà qu'il cherche à mettre la machine en branle.