Dans le cadre de la politique du renouveau agricole (PAR), le ministère de l'Agriculture et du Développemenr rural axe sa stratégie sur deux filières stratégiques pour le développement et le renforcement de la production et de la productivité de la viande et du lait. Il s'agit de promouvoir un environnement incitatif et sécurisant autour de ces deux filières, tout en protégeant le revenu et le métier de l'éleveur. Dans ce sens, le gouvernement encourage l'accroissement des effectifs, l'amélioration génétique, avec le développement de programmes de transfert d'embryons et insémination artificielle (IA), l'accroissement des superficies réservées aux fourrages et la mise à niveau et/ou repeuplement des étables. Pour le développement du réseau de collecte de lait, le pays a mis en place une démarche afin de mobiliser les acteurs à travers les organisations professionnelles et interprofessionnelles, dont le Cil (Comité interprofessionnel du lait), sur la base de contrats de performance avec le ministère et l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), entre ce dernier et les laiteries et enfin, entre ces laiteries et les collecteurs et éleveurs. S'agissant du développement de la production des viandes rouges, le programme repose sur l'extension des superficies consacrées aux plantations pastorales, la mise en défens, l'entretien et l'aménagement des points d'eau existants et la création de nouveaux points d'eau. Les mesures d'incitation consistent en un accompagnement technique et financier des filières. UN ACCOMPAGNEMENT FINANCIER « IMPRESSIONNANT » Quant à l'accompagnement financier, il se traduit par des soutiens à l'insémination artificielle, à la création de pépinières de génisses, la production de vêles et génisses gestantes. Ce soutien financier concerne aussi la réhabilitation et la modernisation des bâtiments d'élevage, l'acquisition d'équipement spécialisé d'élevage (chariots trayeurs, salle de traite, système de réfrigération du lait...) et l'aménagement et l'équipement de centres de collecte de lait. « Les professionnels français sont impressionnés devant un tel dispositif », a signalé Tarek Abdelmoumen, patron de l'Eurl Performance Elevage, et importateur d'animaux vivants et de matériel d'élevage. Pour ses importations de France, l'Algérie accorde un intérêt particulier à l'adaptation des races françaises, à la disponibilité des animaux et au rapport qualité/prix. Ainsi, le pays en importe 554 tonnes de viande bovine fraîche sur un total de 6 363 tonnes. L'Algérie dispose d'un cheptel de 1,8 million têtes bovines dont 800 000 femelles. Depuis peu, elle importe d'Espagne du bovin de boucherie avec 0,35 euro de moins par rapport au prix du kilo français qui, lui, tourne autour de 4 euros. Sa production de viande rouge est de 320 000 tonnes dont 114 000 de bovine, soit un ratio de 9,7 kg/habitant/an. L'objectif, à court terme, est d'arriver à 400 000 tonnes. F. M. Viande bovine Les exportateurs français veulent un accord avec le gouvernement algérien « Au cours du 1er trimestre 2013, nous irons à Alger pour rencontrer le ministre de l'Agriculture et discuter de l'éventualité d'un accord sur la filière viande, sans arrêter les exportations du vif vers l'Algérie », a confié à Horizons, Dominique Langlois, président d'Interbev. L'objectif français est d'arriver à exporter 1/3 du total de leurs exportations vers l'Algérie, des animaux pour la reproduction, 1/3 pour la boucherie et un autre tiers pour l'engraissement. Le bétail expédié vers le pays embarque à partir du port de Sète, près de Montpellier, à raison de trois bateaux par semaine, a indiqué Bernard Martin, gérant de la Sepab, une société de services au port, en charge des expéditions du bétail vers l'Algérie. Pour fidéliser ses exportations, il projette de créer avec des importateurs algériens des contrats de partenariat durable. « La demande algérienne reste diversifiée, notamment en génisses amouillantes, (vaches prêtes à vêler) », a signalé Yves Tregaro, représentant de France AgriMer.