Les besoins nationaux ne sont couverts qu'à hauteur de 60% L'Algérie produit quelque 2 milliards de litres de lait chaque année. La production nationale ne couvre cependant, en moyenne, que 60% des besoins locaux estimés à environ 3 milliards de litres annuellement. Pis, la collecte du lait au profit des usines de transformation ne dépasse pas les 15%. Ainsi, ces unités ne sont approvisionnées qu'à hauteur de près de 200 millions de litres uniquement. Le reste est apparemment destiné à la consommation directe des ménages. La consommation s'élève, quant à elle, à plus de 100 litres/hab/an. Avec une telle quantité, notre pays est classé parmi les plus gros consommateurs de lait dans le Maghreb. Ce sont là les quelques chiffres avancés, hier, au cours d'une journée d'information technique sur la conduite et l'alimentation des vaches laitières en Algérie. Cette rencontre permettra aux experts français invités d'exposer leurs méthodes d'élevage bovin et de production laitière appliquées en France. Ce pays, faut-il le souligner, est l'un des plus avancés dans ce domaine en Europe, voire au monde. Une mission composée d'experts français est déjà venue s'enquérir des techniques pratiquées en Algérie par les éleveurs. L'objectif, après avoir établi un constat de plusieurs fermes, est de pouvoir améliorer la production laitière et l'élevage en général pour une meilleure rentabilité. “Nous n'allons pas révolutionner le monde de l'élevage en Algérie, mais voir les potentialités existantes et arriver à les améliorer avec peu de moyens”, indiquera M. Nils Beaumond, responsable des affaires internationales à Interbev (Organisation interprofessionnelle de bétail et de viandes en France). Les conditions sanitaires et d'accueil de la bête sont, selon M. Beaumond, globalement acceptables. Il cite, à titre d'exemple, le rythme de distribution de l'alimentation aux vaches qui doit être régulier et avoir une meilleure organisation. Ce qui n'est pas l'avis de l'un des intervenants au cours de cette journée qui déplore des insuffisances à plusieurs niveaux, à savoir la qualité, la diversification, les conditions d'élevage, la productivité du cheptel… D'où, suggère-t-il, la nécessité d'un programme d'appui technique aux éleveurs en introduisant des méthodes techniques nouvelles. Il faut, ajoutera-t-il, un programme d'accompagnement économique pour le soutien de ce projet technique, notamment pour l'activité de la collecte. À noter que le cheptel bovin de l'Algérie est estimé à plus de 1,6 million de têtes, dont 900 000 vaches laitières. L'accompagnement technique des professionnels français commencera par la révision de certaines pratiques simples pour arriver à améliorer d'autres techniques plus complexes telles que l'insémination artificielle. Mieux, les deux partenaires (algériens et français) n'écartent pas l'éventualité d'une autre assistance technique dans le domaine de l'élevage, destinée à la production de viandes. Concernant la décision d'importation de moutons vifs en prévision de la fête de l'Aïd El-Adha, M. Sabah, représentant du ministère de l'Agriculture, ne dément pas l'information, mais cela, nuance-t-il, dépend des conditions sanitaires dans les pays fournisseurs. B. K.