Exigence n Afin de parvenir à une production laitière efficiente, l'Etat doit offrir les conditions favorables aux éleveurs. Depuis les années 1990, l'Etat algérien mobilise des fonds importants en vue d'intensifier la production laitière locale issue des élevages modernes. Mais force est de constater que la production et la collecte de lait cru tardent à se développer. La collecte du lait cru de vache en 2008 n'a été que de 200 millions de litres, soit environ 12% de la production du lait à collecter. Un taux d'intégration industrielle qui demeure faible aux yeux des professionnels de la filière. Une situation qui, selon ces professionnels, est due aux mesures d'appui mises en place par les pouvoirs publics qui ne touchent pas le fond du problème. Ils estiment que l'Etat doit se pencher sur les contraintes que rencontrent les éleveurs dans leur quotidien plutôt que de prendre les mesures de soutien des prix à la consommation ou encore importer des vaches pleines qui finissent dans les abattoirs quelques mois après leur introduction. Du coup, l'Etat doit s'investir davantage pour trouver des solutions aux problèmes existants, comme la forte atomisation de la structure foncière qui entrave le processus d'émergence d'exploitations laitières viables. La faiblesse de la superficie agricole demeure l'obstacle majeur devant l'expansion des cultures fourragères (450 000 hectares) et le peu d'accroissement des troupeaux dont la taille moyenne est de moins de 10 vaches. Une taille modeste au regard des seuils requis pour la rentabilisation des investissements. A cela s'ajoute un taux de jachère relativement important au niveau des exploitations agricoles. Du coup, bon nombre d'éleveurs recourent à la location des terres pour l'affouragement du cheptel laitier et au marché des aliments du bétail et des fourrages pour s'approvisionner principalement en concentrés. Sachant que ces derniers sont parfois indisponibles sur le marché local, l'acquisition de ces produits revient cher aux éleveurs. L'on constate aussi la faible maîtrise de l'élevage de génisses. Bien qu'un organisme, le Centre national d'insémination artificielle et d'amélioration génétique (Cniaag), doté de tous les moyens humains et matériels qui devraient lui permettre de mener à bien sa mission, ait été créé en 1986, il reste bien loin des objectifs fixés. L'insémination artificielle n'a atteint jusqu'ici que 50% des élevages. «Le problème réside dans l'environnement, notamment la conduite de l'élevage», a fait savoir le directeur général de ce centre, le Dr Meghni, dans des déclarations à la presse. Et d'expliquer : «Les éleveurs ne respectent pas les conditions d'hygiène, d'alimentation et de traitement dont ont besoin les vaches à inséminer.» Le non-respect de ces conditions favorise également l'apparition de certaines maladies qui sont parfois dévastatrices. Parmi les plus fréquentes, l'on peut citer la tuberculose bovine, les pasteurelloses des bovins, les gastro-entérites néonatales et les mammites chez les bovins laitiers.