Les tenants et les aboutissants du soulèvement du 5 octobre 1988 ont été, hier, au menu d'une journée d'étude organisée à l'initiative du MSP. « Qu'avons-nous récolté de cette révolte enclenchée par des Algériens épris de justice et criant leur désarroi face à la bureaucratie, à l'approfondissement du fossé entre la classe dirigeante et les aspirations du peuple, à l'abus de pouvoir ... ? », s'est d'emblée interrogé le président du MSP, Aboudjerra Soltani lors d'une rencontre commémorative du 5 octobre 1988. « A tous ceux qui attestent que le 5 octobre a été un chahut de gamins, je dirais que cette révolte a été le printemps de l'Algérie et le prélude à toutes les manifestations qui se sont succédé et aux changements opérés dans le pays », a tenu à souligner M. Soltani. Relevant la similitude des faits entre l'Algérie et les pays arabes ayant connu les mêmes bouleversements d'ordre social et politique, M. Soltani a jugé que notre pays les a devancés et n'a nullement besoin d'un autre printemps. « Les Algériens ont tiré les enseignements nécessaires. Ils ont su éviter les conséquences de la manipulation dont ils ont fait l'objet en janvier 2011 et bien avant », a-t-il souligné. Au-delà de la persistance de certains dépassements, M. Soltani estime que les évènements du 5 octobre ont permis l'ouverture de nouveaux horizons, notamment l'avènement du pluralisme politique et le multipartisme. « Il y a des aspects positifs. En dépit de toutes les tentatives de déstabilisation et bouleversements qui affectent encore certains pays frontaliers, les Algériens ont su préserver leur souveraineté, leur unité territoriale. Ils ont réglé leurs poblèmes sans aucune ingérence ou intervention étrangère », a ajouté M. Soltani. Il a cité au passage leur adhésion à la charte pour la paix et la réconciliation nationale. « Les Algériens ont franchi 80% de ce processus. Les 20% restants concernent les dossiers en suspens, en l'occurrence celui des 7 200 disparus », a-t-il rappelé estimant que l'Etat est certes responsable mais nullement fautif. Pour le MSP, il faut tenir compte de ce problème pour qu'il ne soit pas pris en charge par les organisations internationales. M. Soltani estime, à cet effet, que le règlement de tous les problèmes nécessite des solutions politiques. Il plaide d'ailleurs pour le déploiement davantage d'efforts pour faire sortir l'Algérie de la période de transition et parvenir à un Etat de droit.