Baisse des charges fiscales, encouragement de l'investissement et absence de nouveaux impôts. C'est le triptyque sur lequel se base le projet de loi de finances (PLF) pour l'année 2013 présenté, jeudi, par le ministre des Finances, Karim Djoudi, devant la commission des finances et du budget de l'APN. M. Djoudi a souligné que ce texte prévoit d'autres dispositions relatives notamment à la lutte contre la fraude fiscale et l'assainissement des fonds spéciaux, et ne prévoit aucun nouvel impôt. L'excédent de la balance des paiements a connu une augmentation appréciable, a poursuivi le ministre, ce qui a induit l'augmentation des réserves de change à plus de 193 milliards de dollars (contre 182 milliards de dollars à la fin 2011). Par ailleurs M. Djoudi a énuméré les éléments macroéconomiques et financiers du projet de loi de finances consistant en la fixation du prix fiscal du baril de pétrole à 37 dollars et du prix du marché à 90 dollars, du coût du change à 76 DA pour 1 dollar, la baisse de 2% des importations, une hausse de 4% des exportations des hydrocarbures, une croissance économique de 5% de manière globale et de 5,3% hors hydrocarbures, et une variation de l'indice des prix à la consommation de 4%. S'agissant des recettes budgétaires, le ministre a indiqué qu'elles connaîtront en 2013 une hausse de 10,1% annonçant que le projet de loi de finances proposera une baisse du budget de fonctionnement et d'équipement respectivement de 12% et 9,8%. Reste que les transferts sociaux ne seront pas touchés par cette « rigueur ». D'ailleurs, le ministre l'a rappelé jeudi sur les ondes de la chaîne III. « La politique financière et économique de l'Etat s'inscrit dans une démarche de projet de société dans lequel le soutien aux populations défavorisées est un principe sur lequel l'Etat n'envisage pas de revenir », a tenu à affirmer Karim Djoudi. En outre, il a expliqué qu'il est difficile d'envisager une réduction de la masse salariale, des transferts sociaux et des actions de solidarité au titre du dispositif de soutien à l'emploi « alors que l'économie n'arrive toujours pas à répondre à la demande en matière d'emploi et de croissance ». L'aide étatique au titre des transferts sociaux et de soutien des produits mérite cependant « une plus grande rigueur en termes d'attribution », a-t-il reconnu, ajoutant qu'une telle rigueur s'affronterait à de « grosses contraintes » dans sa mise en œuvre. Sur la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent, il a fait savoir qu'un « tissu » de lutte contre ces délits était en train de se mettre en place afin d'accroître le degré d'efficacité des dispositifs déjà existants. Quant à un éventuel rachat par l'Algérie du capital de Watania Télécom, dans le cas où cette dernière voudrait céder une part de son capital, le ministre a précisé : « J'ai simplement fait une lecture réglementaire en réponse à une question qui m'était posée mais il appartient à l'Etat d'exercer ou pas son droit de préemption ». Les négociations sur l'achat de 51% du capital de Djezzy (OTA) sont toujours « en cours » alors que l'Algérie répondra dans les prochains jours à la demande d'augmentation des fonds du FMI, s'est-il contenté de rappeler à propos de ces deux dossiers.