A 15h, après la prière de Dohr, le cercueil du président Chadli Bendjedid, drapé de l'emblème national, et tracté par un véhicule militaire est arrivé au cimetière d'El Alia. Suivi de près par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de l'ancien président du HCE, Ali Kafi, et des membres de la famille du défunt. De hauts responsables de l'Etat, des membres du gouvernement, des moudjahidine, des personnalités nationales et étrangères, des membres des corps constitués, des représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie, ainsi que des amis et compagnons du défunt ont également assisté aux funérailles. Au cimetière d'El Alia, des hommages poignants lui ont été rendus. Ali Benflis, ancien chef de gouvernement, n'a pas manqué de qualifier le défunt de « sage », « lucide » et « constant dans ses positions ». Mouloud Hamrouche, également ancien chef de gouvernement, dira du troisième président de l'Algérie indépendante qu'il a su gérer les dossiers qui étaient sur la table du président Houari Boumediene. Pour M. Hamrouche, le défunt Chadli a été un « président compétent qui a géré de docte manière les affaire de l'Etat ». Du côté des moudjahidine, ce sont les mêmes propos. Ramdane Sana de la wilaya III historique dira de lui : « Un grande homme aimé par son peuple, un homme populaire ». « C'était un homme honnête, d'une simplicité exemplaire. Un chef de l'ALN correct, franc et gentil avec les siens », a témoigné Marek Hassen, moudjahid de la wilaya III. Lors de la cérémonie funèbre, se trouvaient au premier rang, le chef de l'Etat, les membres du gouvernement, des personnalités politiques et des délégations étrangères venus rendre un dernier hommage au défunt. Dans son oraison funèbre, le ministre des Moudjahidines, Mohamed Chérif Abbas, a loué ses qualités, son caractère, son énergie et son esprit de décision. « L'Histoire et le peuple reconnaîtront que vous avez été un homme qui avait beaucoup donné à son pays », dira-t-il. Et de poursuivre : « nous devons nous réjouir des réalisations et des prises de position du Président défunt qui éclaireront la voie à la génération montante ». Le ministre des Moudjahidine a salué le combat, l'engagement et le parcours exemplaires de Chadli Bendjedid. « Un grand homme, un sage qui a marqué à la fois l'histoire de la guerre de libération et celle de l'Algérie indépendante », a encore relevé le ministre. La mise en terre de la dépouille mortelle était accompagnée d'une salve d'honneur. Les obsèques ont pris fin par la présentation des condoléances aux membres de la famille du défunt. Présents lors de la cérémonie, Ahmed Taleb Ibrahimi, ancien ministre des Affaires étrangères, témoigne : « La personnalité de Chadli se caractérise par la bonté, le bon sens, la modestie, la modération, la simplicité. Vis-à-vis des siens, de ses amis, de ses collaborateurs il n'a jamais lésiné sur l'affection et le respect. Au plan politique, on peut dire que le président Chadli est l'un des rares présidents qui se soit occupé attentivement et quotidiennement de l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Les Algériens n'oublieront jamais que c'est lui qui a supprimé l'autorisation de sortie à l'étranger et que c'est lui qui a décidé la vente des biens vacants aux citoyens. On peut dire également qu'il a su faire les premiers pas à la démocratisation de la vie politique, à la libéralisation du champ économique. Sur le plan international, Chadli a établi des relations de fraternité, de bon voisinage avec tous les pays frontaliers de l'Algérie. Il a préservé la place de l'Algérie au sein du mouvement des non-alignés, au sein de l'organisation de l'Unité africaine. Il a entrepris des contacts avec le monde occidental ». Pour Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre, « c'est une énorme perte pour l'Algérie. Chadli était un grand moudjahid. C'est quelqu'un qui a été sur le terrain. Un grand bâtisseur de ce pays. Je pense que l'Histoire lui rendra ce jugement juste. Pendant toute la période allant de 1962 à 1978, il était l'un des principaux dirigeants du pays aux côtés du président Houari Boumediene. Il avait contribué à la construction de toutes les phases de l'Etat algérien. Nous garderons de lui l'image d'un grand patriote ».