Ce crédit est généralement octroyé aux jeunes, filles et garçons, issus de familles démunies, porteurs de projets et qui n'ont pas les moyens financiers pour les lancer. La notoriété du fonds de la zakat est telle que les demandeurs sont devenus légion au point où il est impossible de répondre à toutes les demandes. Le sous-directeur de la zakat au niveau du ministère des Affaires religieuses, M. Mourad Maiza, a assuré, dans ce sens, que « le nombre de demandes dépasse largement les capacités du fonds ». « Nous sommes conditionnés par les montants de la zakat. C'est pour cette raison que nous sommes obligés de sélectionner les projets. Les autres, nous les reportons aux autres campagnes. Cette année, la somme a atteint plus d'un milliard de dinars, ce qui nous a permis d'en faire bénéficier 4.459 personnes », a-t-il déclaré. « C'est une sorte de bouée de sauvetage pour les personnes démunies », soulignent les bénéficiaires à l'unisson. Pour ce jeune bénéficiaire de la zakat, originaire de la wilaya de Sétif, le crédit lui a été octroyé dans des moments difficiles de sa vie. « J'avais une famille à nourrir et je n'arrivais pas à trouver du travail. Ayant un diplôme et une qualification de la formation professionnelle, j'ai décidé de m'inscrire sur la liste des demandeurs de crédits au niveau de la mosquée. Après avoir étudié mon dossier, la commission m'a accordé la somme nécessaire pour l'installation d'un atelier de soudure », témoigne-t-il. Un autre point qui joue en faveur de ce type de crédit est la simplicité de la procédure. Effectivement, après le dépôt des dossiers au niveau des mosquées des différentes circonscriptions administratives, ces derniers doivent être évalués par une commission de wilaya. « Une fois le crédit accordé, le bénéficiaire est orienté vers les agences de la banque El Baraka pour son retrait », a précisé M. Maiza. Zahia, une jeune femme, qui a aussi bénéficié du crédit, assure, pour sa part, que la procédure d'octroi « était d'une simplicité étonnante ». « C'est totalement différent par rapport aux autres crédits bancaires. Nous avons juste inscrit nos noms et nos projets aux niveaux des mosquées, et la procédure a été lancée. Par contre, avec les crédits bancaires, la procédure est beaucoup plus difficile, plus lente », a-t-elle ajouté. Même si les sommes octroyées ne sont pas très importantes, les nouveaux investisseurs estiment qu'elles ont pu contribuer à résorber le chômage et aider les jeunes promoteurs. « Certes, la somme n'est pas très importante mais elle peut aider les petits promoteurs à lancer des microprojets », précise Mohamed qui, grâce à ce crédit, a pu monter son affaire. Par ailleurs, ce crédit de 30 millions de centimes et qui peut atteindre 50 millions, est remboursable en 5 ans et à zéro pour cent de taux d'intérêt. « Nous avons largement le temps de rembourser le crédit. Au bout de cinq ans, nous avons même réussi à faire de bons chiffres d'affaires », précise Zahia. Pour ce qui est de la nature des projets, les chiffres du ministère indiquent que les différents services arrivent en tête avec 34 %, suivis des métiers de l'artisanat (21 %) et des microprojets en agriculture et en commerce (16 %). Aussi, le taux de femmes qui ont bénéficié du crédit est supérieur à celui des hommes. « Les femmes représentent plus de 60 % du total des bénéficiaires », a ajouté M. Maiza, qui précise que les jeunes représentent aussi un taux majoritaire par rapport aux personnes du deuxième âge. « Il s'agit surtout de jeunes âgés entre 25 et 35 ans », a-t-il précisé. Le représentant du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a, par la suite, expliqué que le crédit El Hassan a contribué à lancer l'investissement dans le pays, surtout que les sommes remboursées ont été aussi octroyées à d'autres bénéficiaires. « Il s'agit d'une succession d'actions. Les sommes remboursées entrent dans le cadre d'un autre crédit. De cette façon, nous espérons augmenter le nombre de bénéficiaires. Aussi, si nous constatons que le projet d'un bénéficiaire marche bien et que les conditions sont favorables pour le recrutement de nouvelles personnes, nous sommes en mesure de lui accorder un autre crédit », a-t-il encore fait savoir.