Le Conseil de sécurité a endossé, hier, en début de soirée, le projet de résolution proposé par la France, après la demande d'une force internationale ouverte formulée par Bamako pour reconquérir le nord du pays, contrôlé par des extrémistes islamiques, dont certains sont liés à Al-Qaïda. Ce texte presse la Cédéao, (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) et l'Union africaine de préciser, d'ici 30 jours, les modalités détaillées (objectifs, troupes, commandement, besoins logistiques, etc.) d'une intervention militaire pour reconquérir le nord du pays. Comme l'organisation régionale ne promet de mobiliser que 3 000 hommes pour déloger les « groupes armés islamistes » qui ont pris les 2/3 de la superficie du pays, cette offre de la Cédéao permettra aux armées occidentales qui sont déjà sur place d'« entraîner et d'équiper l'armée malienne » et « entrer » en jeu le moment voulu. En attendant ce délai, le texte qui dénonce les violations des droits de l'Homme dans le nord, appelle les rebelles du MNLA, Mouvement national de libération de l'Azawad à « ouvrir dès que possible avec le gouvernement un processus de négociation crédible, afin de rechercher une solution politique viable respectant la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale du Mali ». Il demande aussi aux groupes rebelles qu'il n'identifie pas de « se dissocier, sous peine de sanctions, des organisations terroristes », comme l'Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique. Paris, qui est en pointe sur ce dossier, aura-t-elle un début de réponse à ses questions le 19 octobre prochain pour lancer, probablement en novembre, des discussions sur une deuxième résolution, celle qui donnera le feu vert de l'ONU pour une intervention militaire ? Si la réunion, qui regroupera à Bamako, vendredi prochain, la Cédéao, l'Union africaine, l'Union européenne et l'ONU pourrait aller dans le sens souhaité par François Hollande qui rejette réellement tout dialogue avec les belligérants au Mali, - « Discuter ? Mais avec qui ? Avec Aqmi ? Avec des terroristes qui sont installés dans le nord du Mali ? Ceux qui imposent une loi, la chari'a, qui coupent les mains et qui détruisent des monuments, patrimoine de l'humanité ? Qui peut imaginer qu'il puisse y avoir là des conversations qui puissent être utiles ? » dit-il-, les dernières « sorties » du MNLA et d'Ansar Dine à Ouagadougou pourraient perturber l'agenda français. Les deux mouvements seraient prêts à dialoguer avec Bamako et faire la guerre aux radicaux de l'Aqmi et du Mujao. Une offre que l'Algérie, qui prône le dialogue tout en n'excluant pas une solution militaire, appuie. Tout comme le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie, trois voisins du Mali.