Les chefs d'entreprises autrichiennes, en visite à Alger depuis hier, sous la houlette du directeur régional de la Chambre économique fédérale d'Autriche, Stefan Pistauer, ont assuré qu'elles ne sont pas en quête uniquement d'un marché pour leurs produits mais aussi de partenariat avec leurs homologues algériens. « Notre but n'est pas de conclure de bonnes affaires et rentrer chez nous mais de nous établir sur le marché », a indiqué lors d'une rencontre avec la presse, Olivier Praito, manager de l'entreprise LMF, versée dans l'énergie. Au-delà donc d'éventuelles transactions commerciales, souligne pour sa part Mme Ulrike Straka, conseillère commercial de l'ambassade d'Autriche, l'entreprise autrichienne envisage aussi, dans la durabilité, un transfert technologique et des formations au profit des fabricants et des sous-traitants algériens dans le secteur industriel. C'est à cette durabilité justement, affirme Lies Kerrar, membre du comité exécutif du FCE (Forum des chefs d'entreprise), à laquelle l'entreprise algérienne aspire. « Certes, nous enregistrons depuis une dizaine d'années une croissance économique stable de 2%, mais elle provient essentiellement des dépenses publiques. Or, notre objectif, c'est qu'elle provienne de la production. Et nous aimerions que nos partenaires étrangers nous soutiennent dans cette direction », indique-t-il. D'autant plus que notre industrie, rappelle-t-il, est en phase de mise à niveau, les pouvoirs publics ayant consacré 4 milliards de dollars notamment pour rendre l'entreprise plus compétitive. De ce fait, il conseille aux partenaires autrichiens d'être patients. « Les relations d'affaires avec les opérateurs économiques algériens prennent du temps, s'inscrivent à long et à moyen termes. Les investisseurs étrangers qui voudraient bénéficier des avantages ne doivent pas s'impatienter », leur dit-il. Dans ce contexte, la partie autrichienne se dit disposée à mettre en œuvre le transfert technologique dont l'Algérie a besoin pour dynamiser sa production industrielle. Cela dit, la règle 49/51 pourrait poser problème, relève Philip Schramel, attaché commercial à l'ambassade d'Autriche. N'empêche, « si l'entreprise autrichienne voudrait vraiment investir en Algérie, elle fera tout pour s'adapter au cadre économique algérien », assure-t-il en indiquant que les exportations hors hydrocarbures algériennes (minéraux, câbles et fruits) en direction de l'Autriche ne représentent que 1% du volume des exportations vers ce pays alors que les 99% restants représentent les hydrocarbures. Quant aux importations algériennes d'Autriche, qui ont atteint 120 millions d'euros au premier semestre 2012, elles sont constituées de bois, de produits pharmaceutiques et de machines industrielles notamment.