Nkosazana Dlamini-Zuma, première femme à occuper le poste de présidente de la commission de l'UA, affiche sa « stratégie » au Sahel où elle doit se rendre vendredi pour discuter à Bamako avec les représentants des sept pays voisins du Mali, des pays membres du Conseil de sécurité, de l'Union Africaine, de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest, de l'Union Européenne et de l'Organisation Internationale de la Francophonie, « de tous les aspects » de cette crise. Interrogée à son arrivée à Addis-Abeba, siège de l'Organisation continentale, pour savoir si elle approuvait une intervention militaire, notamment ouest-africaine, contre les groupes islamistes armés qui contrôlent le nord du Mali, elle répond par un « oui » conditionnel. « Si c'est nécessaire » et « tant que cela se déroule de manière à ne pas provoquer, créer plus de problèmes qu'il n'y en a déjà », précise-t-elle. Son pays, membre non permanent au Conseil de sécurité, se positionne aussi sur cette crise. « S'il y a une décision de l`ONU, je ne pense pas que nous aurions des difficultés à adjoindre nos troupes aux forces destinées à résoudre le problème. Nous avons déjà fourni des troupes en Afrique dans le cadre de certaines institutions », déclare dans une interview à France 24, le président Jacob Zuma, défendant l'idée d'un ultimatum aux groupes armés avant toute intervention. « Quelle que soit la situation, on ne démarre pas sur l'option militaire (...). S'ils ne bougent pas, alors on passe à l'action », explique-t-il. Jeudi, avant l'adoption de la résolution à l'ONU, le président français François Hollande a rejeté toute négociation préalable. « Discuter avec qui ? Avec Aqmi ? Qui peut imaginer qu'il puisse y avoir là des conversations qui puissent être utiles ? ». L'Algérie et la France, à l'issue d'une discussion entre MM. Mourad Medelci et Manuel Valls, affirment qu'elles « convergent » sur la situation au Sahel. Comme Paris, Alger privilégie une solution politique tout en n'excluant pas une intervention militaire. « Nous partageons deux objectifs avec nos amis Algériens », déclare Valls : que le Mali « retrouve son intégrité » et que « la lutte contre le terrorisme, une œuvre commune excellente, se poursuive ». A Washington, le rétablissement de l'autorité de l'Etat malien semble être la condition sine qua non pour que les Etats-Unis soutiennent une éventuelle intervention militaire ouest-africaine. Le département d'Etat a prévenu récemment, dans un communiqué, que la crise au Mali se réglera par « une approche globale sur plusieurs fronts : rétablir l'autorité de l'Etat malien sur tout le territoire et affronter la menace posée par al-Qaïda au Maghreb islamique et ses affiliés ». Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour l'Afrique, Johnnie Carson, a plaidé, dans un entretien, pour « le retour d'un gouvernement démocratiquement élu » d'ici à avril 2013 au Mali, ainsi que pour un règlement du « sort des Touareg et de la crise humanitaire ».