Nkosazana Dlamini-Zuma, qui doit prendre lundi la présidence de la Commission de l'Union africaine (UA), s'est déclarée samedi favorable à une intervention militaire pour reconquérir le Nord du Mali contrôlé par des groupes rebelles et armés "à condition que cela n'ait pas pour résultat d'y exacerber l'insécurité". "Si cela est nécessaire (...), tant que cela se déroule de manière à ne pas provoquer, créer plus de problèmes qu'il n'y en a" déjà, a indiqué Dlamini-Zuma, à une question de journalistes si elle approuvait une intervention de soldats ouest-africains notamment pour reconquérir le Nord du Mali, sous contrôle de groupes rebelles et armés depuis le coup de force militaire du 22 mars dernier à l'égard du président. Dlamini-Zuma, l'ex-ministre sud-africaine des Affaires étrangères s'exprimait ainsi à son arrivée à Addis-Abeba où elle doit prendre lundi la présidence de la Commission de l'UA qui a son siège dans la capitale éthiopienne. Elle y remplacera le Gabonais Jean Ping. La nouvelle présidente de la Commission de l'UA doit se rendre vendredi de la semaine prochaine au Mali pour y rencontrer un groupe de travail régional créé pour répondre à la crise malienne. "Nous allons discuter de tous ces aspects au Mali vendredi de la semaine prochaine", a-t-elle dit aux journalistes à Addis-Abeba. Mme Dlamini-Zuma, élue en juillet, est la première femme à présider la Commission de l'UA, après avoir remporté 70% des voix face à son Rival M. Ping lors d'un scrutin très disputé. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution appelant les organisations régionales africaines et les Nations unies à présenter dans un délai de 45 jours un plan d'intervention visant à reconquérir le nord du Mali. Le Conseil de sécurité a de plus appelé les différentes parties maliennes à entamer un processus de négociations en vue d'une solution politique viable et en invitant les groupes rebelles maliens à couper tout lien avec les organisations terroristes dont AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et les groupes qui leur sont affiliés. Cette résolution sur le Mali a été qualifiée par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères samedi de "positive" en ce qu'elle reprend de "nombreux éléments" de la démarche algérienne. "Il s'agit d'une résolution qui cristallise la convergence entre les différentes approches qui étaient sur la table et à ce titre nous la considérons comme positive car elle reprend de nombreux éléments de la démarche algérienne", a souligné Amar Belani.