Quelle est l'évolution de l'Union des éditeurs magrébins ? L'Union des éditeurs maghrébins a toujours cherché les méthodes adéquates à même de faire de son institution un moyen efficace au service du livre, de l'écrivain et ce, en veillant à trouver les meilleures méthodes pour assurer la distribution et la promotion du livre. Cette union a vu le jour, il y a 20 ans. Au début, on n'a pas enregistré une grande adhésion. Puis, il faut dire que l'Union des éditeurs maghrébins a fourni des efforts considérables pour s'imposer dans le secteur du livre. Ce n'est qu'en 2006, que notre union a connu un meilleur essort. Même si tout fonctionne bien, je demeure insatisfait du rendement. Est-ce que votre union regroupe des écrivains algériens de toutes les expressions, à savoir arabe, amazigh et française ? Foncièrement. Nous regroupons 100 éditeurs magrébins et nous éditons au total 20 auteurs, et ce depuis 2006. On a déjà organisé, en 2008 en Mauritanie, un salon du livre magrébin. Il a eu des échos favorables auprès du public. Quelle est la situation actuelle de l'édition publique et privée en Algérie ? Il faut dire que ces cinq dernières années, l'industrie du livre en Algérie s'est améliorée sur les plans contenu et qualité. L'édition s'est nettement développée et ce, grâce aux efforts consentis par l'Etat. C'est une décision du président de la République, qui a insisté sur l'amélioration de l'industrie du livre en Algérie, en encourageant les éditeurs. La preuve, nous n'avions dans les années 1990 pas plus de 40 éditeurs alors qu'aujourd'hui, nous enregistrons plus de 200 éditeurs. C'est remarquable ! Parlez-nous de votre parcours personnel dans le livre ? J'ai grandi dans une famille d'imprimeurs. Notre famille a été classée, en 1970 à la 51e place dans le secteur de l'imprimerie. Mes frères ont opté pour l'impression. Seulement, j'ai préféré verser dans l'édition et la librairie. J'ai eu, Dieu merci, la chance de percer dans ce domaine. J'ai connu des déboires mais j'ai pu m'imposer, notamment à une époque sanglante de notre histoire. Mieux encore, nous avons effectué des livraisons dans les régions les plus reculées du pays. Notre maison d'édition s'est spécialisée dans le livre universitaire et académique. Nous sommes, d'ailleurs, la première maison d'édition, en toute modestie, qui a publié en tamazight l'ouvrage de Si Mohand U Mohand de l'auteur Abderrahmane Bouzida. Dans le même sillage, nous avons signé une convention avec l'université d'Alger. En guise de reconnaissance de notre engagement et notre sérieux, l'université d'Alger nous a octroyé un espace faisant office de point de vente au sein même de l'université de Bouzaréah. Point fort de notre parcours, l'acquisition d'une collection de Nathan, une démarche exclusive dans le monde arabe. Ce fut un succès. De même, nous avons acheté les droits d'auteurs d'écrivains canadiens et américains de renom, afin d'en faire profiter le lectorat du Maghreb. Pourriez-vous nous faire une évaluation du 17e Sila ? Il convient de savoir que la maison d'éditions El Hikma a boycotté le Sila durant deux années, en 2010 et 2011, à cause de la délocalisation du salon de la Safex, à l'esplanade du Complexe olympique du 5-Juillet. Cette année, on a participé vu que le salon a retrouvé son lieu d'origine aux Pins-Maritimes. Cette édition a été un succès, vu le nombre des participants et l'organisation des ventes- dédicaces. Ces facteurs prouvent que nous avons entamé l'ère du professionnalisme. Vous avez plusieurs casquettes, P-DG des éditions El Hikma, secrétaire général de l'Union des éditeurs magrébins et président du SNEL. Comment conciliez-vous ces différentes missions ? A vrai dire, il n'y a pas de recette magique. C'est une question d'organisation. En plus, je suis régulièrement en contact avec mes collègues et conseillers. Où en sont les préparatifs du Salon national du livre ? En effet, nous sommes en train de le préparer. Je ne peux rien dire d'autre pour l'instant, seulement, je promets, cependant, des surprises. Quelles sont les nouveautés des éditions El Hikma ? Nous avons plein de nouveautés. Je citerai, entre autres, un beau livre intitulé « Art et regard » de l'ancien ministre Mohamed Abbou. Cet ouvrage retrace le parcours des artistes qui ont contribué à la culture algérienne. Nous avons publié une collection sur l'environnement destinée aux enfants de l'auteur Souad Chibi, un ouvrage de contes pour enfants intitulé « De notre terroir » d'Ali Moulay. Nous ambitionnons d'éditer une collection de livres universitaires. Cette collection paraîtra en 2013. On a appris la création de plusieurs associations dans le livre, certaines étaient affiliées au SNEL, un commentaire ? C'est une bonne nouvelle pour nous. Cela prouve qu'il existe réellement une concurrence. Nous souhaitons seulement que ces associations soient professionnelles et collaborent avec les maisons d'édition. Un dernier mot. Le livre demeure l'instrument indispensable de la formation de l'intelligence. On a un dialogue avec un livre, on prend des notes, on réfléchit, on s'arrête. Il n'y a pas seulement les connaissances que recèle un livre, il y a l'interaction entre le livre et le lecteur. C'est fondamental pour le développement de l'intelligence.