Pourquoi avoir choisi le slam comme mode d'expression ? A vrai dire, c'est le slam qui m'a choisi. C'est-à-dire que j'ai débuté ma carrière en me consacrant à la musique rap. Puis j'ai décidé de passer à un autre registre vu que le rap commençait à tourner en rond. Un jour, j'ai lu un article, en 1999, à propos d'un spectacle de slam qui se déroulait dans un bar à Paris. J'ai finalement assisté à ce spectacle. Mieux encore, j'ai été envoûté par la magie des mots. On déclamait, les gens écoutaient. Ce fut un souvenir merveilleux. Votre talent d'artiste a-t-il contribué à personnaliser votre version du slam ? En toute modestie, je fais partie des premiers slameurs en France. J'ai en effet contribué à faire émerger ce style musical en France et même ailleurs. Peut-on vivre du slam aujourd'hui ? Pour ma part, oui. La preuve, je vis du slam depuis dix ans. Dieu merci, je ne me plains pas. Je ne peux pas me prononcer pour les autres, mais ce dont je suis sûr est que chaque individu qui bosse dur dans sa vie, sera tôt ou tard gratifié. Quelles sont vos influences musicales ? Au fait, j'écoute une musique variée. Cela peut aller du chaàbi, ancien raï jusqu'au rap américain, la soul, sans pour autant oublier la chanson française. Partagez-vous l'avis de ceux qui disent que les textes, tout comme les chansons, peuvent servir de support à l'apprentissage de la langue culture pour l'apprenant étranger ? Absolument. J'en ai moi-même fait l'expérience. J'ai animé une série d'ateliers en écriture slam. C'est en effet un bon moyen pour apprendre une langue. On dit souvent que les slameurs font essentiellement de la scène et non des disques. Est-ce votre cas ? Le slam pour moi c'est un moment de partage d'un texte à l'oral, celui d'une émotion, des mots et de l'amour du verbe mis en poésie. Le slam c'est utiliser sa voix et ses oreilles. C'est pourquoi, il est aussi important d'écouter les paroles des autres. En une soirée, on peut devenir un slameur parce qu'on aura réussi à vaincre son appréhension et à monter sur scène. C'est sa force et son succès. Des projets en vue ? J'ambitionne d'éditer, en mars prochain en France, mon premier album intitulé « Citizen Ben », qui comprend onze titres. Je vais me produire, dans le cadre d'une tournée que j'entame en Algérie, dans des concerts prévus ce 20 octobre à Oran, le 22 à Tlemcen et enfin le 24 à Constantine.