La Cédéao a présenté aux participants les « grandes lignes stratégiques » de l'intervention militaire. Elle a formulé aussi ses besoins militaires. Parallèlement à la préparation d'une intervention militaire, les participants ont abordé la question des négociations avec certains groupes armés (Ansar Dine et MNLA) qui se dissocieraient du terrorisme et de la partition du Mali. M. Medelci, le ministre algérien des Affaires étrangères, Jan Eliasson, le SG adjoint de l'ONU, Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l'UA, Romano Prodi, l'envoyé spécial du SG de l'ONU pour le Sahel, et Jean-Felix Paganon, émissaire spécial de Paris et numéro deux de la diplomatie de l'Union européenne, étaient présents à ce conclave où cette « intervention militaire » semble avoir pris forme. « Nous ne devons plus perdre la moindre seconde. Il y a un caractère d'urgence, nous sommes engagés dans une course contre la montre », déclare Dioncounda Traoré, le président malien par intérim. Il s'engage à coopérer avec tous les partenaires de son pays pour « accélérer le déclenchement » de l'intervention militaire. « La totale collaboration du gouvernement ne vous fera pas défaut. (...) Le Mali jouera pleinement sa partition », dit-il. Nkosazana Dlamini-Zuma et Jan Eliasson, qui ont annoncé l'ouverture de bureaux permanents à Bamako pour mieux coordonner leurs actions respectives, se sont inscrits dans cette optique. « Les Maliens comptent sur nous pour mener une action déterminée et efficace, nous devons être à la hauteur de leurs espoirs et de leurs attentes », déclare Eliasson, indiquant que des experts militaires de l'ONU seront bientôt au Mali pour aider, sur le plan technique, à la reprise du Nord. « Je suis venue porter un message de solidarité de l'Afrique », déclare la Sud-Africaine, ajoutant que l'occupation du Nord du Mali par des groupes islamistes armés est une « menace grave pour le Mali, la région et au-delà ». Le représentant de la Cédéao a mis l'accent sur la nécessité de la sauvegarde de l'intégrité territoriale du Mali. Une nécessité absolue, dira-t-il, pour restaurer l'autorité de l'Etat malien sur son territoire. A la différence des Français, qui estiment que cette intervention de la Cédéao, soutenue par l'ONU, et avec l'appui logistique des pays occidentaux, pourrait avoir lieu dans quelques semaines, soit dès la présentation par la Cédéao et le Mali du plan d'intervention, conformément à la résolution 2071 adoptée le 12 octobre par le Conseil de sécurité, plusieurs capitales estiment que rien ne pourra se faire avant des mois. « Pas avant mars 2013 », précisent certaines, soit le temps nécessaire à l'armée malienne de se structurer et de trouver une réponse à cette question. « Que faut-il faire avant, pendant et après cette guerre ? Les Américains, qui seraient prêts à apporter leur soutien logistique à cette intervention, s'apprêtent à remplacer le général Carter F. Ham, qui est à la tête de l'Africom, par le général David Rodriguez.