La menace acridienne se profile à l'horizon. L'Organisation mondiale de l'agriculture et de l'alimentation (FAO), a lancé, cette semaine, un bulletin d'alerte pour les pays du Sahel. En Algérie, les équipes de prospection sont à pied d'œuvre, surtout dans les zones frontalières. « Des essaims de criquets pèlerins sont présents au Tchad et devraient commencer à se former sous peu au Niger et au Mali. On s'attend à ce que ces essaims se déplacent vers l'Afrique du nord-ouest au cours des prochaines semaines. Bien que les conditions écologiques exceptionnellement favorables aient permis deux générations de reproduction cet été, les pluies ont pris fin et la végétation est en cours de desséchement. Cela entraînera une concentration et un regroupement des effectifs acridiens dans les zones du Sahel encore vertes puis la formation de bandes larvaires et d'essaims le reste du mois et en novembre », peut-on lire dans le bulletin de la FAO. L'Organisation a indiqué qu'une fois les essaims formés, « on s'attend à ce qu'ils se déplacent vers le nord et l'ouest à partir du Mali, du Niger et du Tchad et arrivent dans l'ouest et le centre de la Libye, le sud et le centre de l'Algérie et le nord-ouest de la Mauritanie au cours de la seconde quinzaine d'octobre. Certains essaims pourraient atteindre l'ouest de l'Algérie, le sud du Maroc et le Sahara ocidental ». Ministère de l'agriculture : « Nous avons pris nos dispositions » Côté algérien, tous les dispositifs sont mis en place pour contrer la menace. Selon une source proche du dossier de la lutte antiacridienne, « les prévisions indiquent que s'il y a des vents du sud dans les prochaines 36 heures, les essaims de criquets seront en Algérie dans les prochaines semaines », a-t-elle indiqué. « En l'absence de dispositifs dans ces deux pays, leurs populations acridiennes migreront vers l'Algérie », a-t-elle encore fait savoir. La priorité des services algériens concernés est de renforcer les dispositifs de prospection dans les zones frontalières. Dans ce sens, le chargé de communication du ministère de l'Agriculture, Djamel Barchiche, a annoncé que trois réunions ont été tenues pour mettre en place les dispositifs nécessaires. « Nous avons pris nos dispositions depuis deux mois et demi. Notre dispositif est en action. Nous avons renforcé les unités de prospection et fourni aux unités de traitement, les insecticides nécessaires pour la lutte », a-t-il indiqué. Il a déclaré que les services algériens concernés « suivent l'activité acridienne par images satellite ». L'Algérie, a-t-il ajouté, fournit également les produits chimiques nécessaires pour la lutte aux pays du Sahel, notamment dans le cadre de la coordination des opérations de lutte antiacridienne. Notre source a, pour sa part, déclaré que les équipes opèrent sur deux fronts. « Pour le premier, nous avons deux équipes à Adrar, quatre à Tamanrasset et trois à Illizi. Chaque unité est composée d'une équipe de prospection et une autre de traitement. Dès la première signalisation, le second front, qui opère à Aïn Salah, au nord d'Adrar, à Ghardaïa et à Oued Souf, est automatiquement renforcé », a-t-elle poursuivi. Pour autant, elle a indiqué que « pour le moment, les unités de prospection n'ont pas encore rencontré de criquets éclaireurs, des individus dispersés et détachés du groupe qui servent d'indicateurs ». L'appel est aussi lancé aux citoyens et aux agriculteurs de signaler le moindre insecte à la gendarmerie nationale ou aux institutions du ministère de l'Agriculture, a rappelé M. Barchiche.