A Blida, le « must » de l'Aïd el Adha est d'aller faire un méchoui en pleine nature, à Chréa, sur les hauteurs de la ville, au milieu de la cédraie et dans un cadre plein d'attributs sauvages. En fait, les Blidéens se réunissent chaque Aïd el Adha en famille. Le temps surtout de retrouver les bonnes vieilles traditions d'antan, les veillées, le soir, autour d'un thé et surtout les grandes retrouvailles entre membres d'une même famille disséminés un peu partout le reste de l'année. Pour autant, les services publics à Blida ont été absents durant cette fête religieuse. Il y a, d'abord, le fait que beaucoup de quartiers de la ville et sa périphérie n'ont pas été alimentés en eau potable durant cette journée particulière. Beaucoup de cité ont été privées d'eau, car ayant été alimentées la veille de l'Aïd. « On espérait que l'Algérienne des eaux (ADE) ne coupe pas l'eau durant cette journée spéciale du sacrifice. Hélas, ce n'est pas le cas », se désole un citoyen. Mais le grand inconvénient vécu le jour de l'Aïd a été la fermeture inexpliquée de l'abattoir de Blida, habituellement utilisé par les citoyens pour y accomplir le devoir du sacrifice. Des équipes de vétérinaires étaient également mobilisées pour superviser les opérations. « Cette année, hélas, l'abattoir a été fermé, et nombreux sont les citoyens qui ont fait le sacrifice à même la rue », raconte un Blidéen qui se demande pourquoi cette absence des services publics. « Même le ramassage des ordures faisait défaut », a-t-on constaté. Pour autant, tout n'est pas noir et les Blidéens ont passé quand même un Aïd el Adha dans la piété et la sérénité. Les enfants, eux, étaient tout heureux de promener quelques instants leur mouton avant l'acte d'immolation, alors que le spectacle de dizaines d'hommes, un couteau de boucher dans une main, une hache dans l'autre, est devenu banal. Le samedi, second jour de l'Aïd El Adha, c'était le jour du méchoui traditionnel. C'était également le moment de ce jour de fête de se rappeler qu'il y a des Blidéens qui n'ont pas les moyens d'honorer la ‘'sunna'', l'offrande sacrificielle, prescrite depuis Sidna Ibrahim El Khalil et établie par la Tradition propéhtique. Les dons leur ont permis ainsi de passer un bon Aïd el Adha et de ne pas se sentir en marge de la société. Quant aux amateurs de bon air et de virée en montagne, ils ont préféré aller passer la seconde journée de l'Aid à Chréa, histoire d'oublier, l'espace d'une journée au sein de la famille et dans une ambiance conviviale, les tumultes quotidiens de la vie urbaine. Rym Boukhalfa