Le nombre de moutons vendus à l'occasion de la fête de l'Aïd el Adha a atteint les 3,5 millions, dont les trois-quarts ont été commercialisés dans les grandes villes, Alger en tête, suivie d'Oran, de Tizi Ouzou et d'Annaba. Un volume faible, selon les estimations de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), par rapport au nombre d'habitants. « Le pourcentage des familles qui ont pu acquérir un mouton à l'occasion de l'Aïd n'a pas atteint les 50 %. Il n'y a pas une évolution par rapport à 2011 », estime Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA, en soulignant que les 3,5 millions de têtes de mouton ont coûté environ 120 milliards de dinars aux consommateurs. De ce coût, 05 à 10 milliards de dinars sont allés directement dans les poches des spéculateurs. « La plus grande part des bénéfices profite aux spéculateurs. La seule évolution qu'a connue ce créneau cette année est celle des prix », estime M. Boulenouar. Des prix qui ont fait un bond de 15 %, impactant directement sur le pouvoir d'achat. « Les dépenses enregistrées à l'occasion de la fête de l'Aïd ont évolué de 10 %, par rapport à l'an dernier », note le porte-parole de l'UGCAA. Les spéculateurs sont également, selon lui, derrière la hausse de la viande rouge constatée dernièrement. En fait, explique-t-il, ce sont surtout les prix des abats, le foie notamment, qui ont augmenté, atteignant les 200 % entre jeudi et vendredi, premier jour de l'Aïd. Mais M. Boulenouar dédouane les bouchers. Nous avons lancé récemment un appel aux bouchers pour qu'ils n'augmentent pas les prix de la viande à l'approche de l'Aïd. Ils ont répondu à notre appel et essayé de maintenir les prix. Mais les spéculateurs activant au niveau des abattoirs ne leur ont pas facilité la tâche. C'est au niveau des abattoirs que les abats sont chers. Les bouchers n'ont fait que suivre le mouvement », signale-t-il. Résultats : certains des abats qui coûtaient 800 DA ont été cédés à 2.000 DA la veille et le premier jour de l'Aïd. Les légumes n'ont pas échappé non plus à une hausse vertigineuse des prix et risquent, toujours, d'après le porte-parole de l'UGCAA, de connaître une hausse encore plus importante cette semaine. « Les marchés de gros étaient presque vides les derniers jours qui précédaient l'Aïd. La marchandise n'était pas conséquente à cause des agriculteurs qui avaient décidé de marquer une pause et si ces derniers ne livrent pas leurs marchandises à partir, d'aujourd'hui, les légumes seront encore plus rares et à des prix encore plus élevés », conclut-il.