Autrefois, le jour de l'Aïd El Adha, c'était profiter d'une ambiance particulière et festive. La célébration de cette fête était aussi l'occasion de retrouvailles pour raffermir les liens sociaux. Les temps ont bel et bien changé, même les réjouissances ne semblent plus avoir le même goût. Ces dernières années, l'on constate une nouvelle tendance, essentiellement chez les jeunes. L'usage répandu des SMS, e-mails, appels téléphoniques et réseaux sociaux ont remplacé les rencontres conviviales, entre proches et amis, devenues tout d'un coup une vieille habitude « démodée » pour certains. « Je préfère facebook. Cela me permet d'envoyer des messages à un plus grand nombre d'amis en un laps de temps », indique Aghilès, 16 ans, lycéen. Et c'est à Ammi Hassan, la soixantaine, d'intervenir : « Je crains que notre société, jadis connue par la solidité des liens sociaux, ne devienne comme les sociétés occidentales. Même à l'occasion des fêtes religieuses, les visites ont diminué sensiblement, alors que notre joie était de recevoir les parents et les proches et partager avec eux des moments de joie indescriptible. Ces nouvelles technologies risquent de détruire les fondements de nos traditions », déplore-t-il. L'Aïd El Adha doit donner lieu aux échanges de vœux, aux visites familiales, et aux malades pour les soulager en cette fête de communion et d'intense émotion de fraternité et de don de soi. Ces moments de ferveur obligent aussi à méditer sur le sens du sacrifice, à inculquer aux plus jeunes les principes de fidélité, de respect et de tolérance. C'est tout cela le vrai sens de cette fête religieuse qui n'est pas uniquement synonyme de viande, de méchoui et de vœux virtuels ...