A l'occasion de la Journée mondiale du psoriasis, célébrée les 29 octobre de chaque année, le Pr Ammar Khoja a animé, hier, une conférence de presse, à Alger, pour exhorter les pouvoirs publics à reconnaître cette pathologie et ce, pour une meilleure prise en charge. Elle se définit comme une dermatose érythémato squameuse qui évolue par poussées. Ce sont des plaques rouges qui se recouvrent d'épaisses squames blanches. Les parties touchées le plus souvent sont les coudes, les genoux, le bas du dos, le cuir chevelu, les pieds et les ongles. Ce n'est pas une maladie contagieuse mais elle engendre tellement de souffrances psychologiques, qu'elle peut mener au suicide. Méconnue du grand public, la plupart du temps, les personnes atteintes vivent une véritable souffrance psychique conduisant à un comportement d'évitement à l'égard des autres. Cet état de fait a un impact sur la vie affective et sociale des personnes malades de même que le retentissement sur l'apparence et l'estime de soi. « L'origine de cette maladie est méconnue, mais elle n'est pas dû au stress, même si ce dernier est un facteur favorisant », a expliqué le Pr. Khodja. Il ajoutera que plus de 500.000 personnes en Algérie en sont atteintes dont 30% sont des enfants. Dans certains cas, le psoriasis peut évoluer et toucher les articulations des extrémités (arthropathie). Les autres origines du psoriasis sont des facteurs génétiques, les terrains infectieux comme la rhinopharyngite, les facteurs psychologiques tels que les chocs et les traumatismes affectifs et la sécrétion accrue de neuromédiateurs et d'hormones surrénaliennes. « Le challenge, estime ce professeur, est de reconnaître cette maladie comme affection de longue durée, qui est un enjeu majeur dans notre pays ». Cette reconnaissance permettrait aux patients d'avoir un accès plus facile à l'arsenal thérapeutique disponible ainsi que le remboursement par la sécurité sociale de tous les médicaments prescrits. L'autre volet abordé par le Pr Khodja est la création d'associations de malades du psoriasis, gérées exclusivement par les malades. Le rôle de l'association est de briser l'isolement des malades, mettre à jour les connaissances scientifiques et œuvrer à la disponibilité des médicaments comme les rétinoïdes qui ne sont plus importés depuis 6 ans.