Pathologie inflammatoire cutanée chronique de cause inconnue, le psoriasis de l'enfant représente environ 5 % de l'ensemble des affections dermatologiques pédiatriques. Chez l'adulte, environ 30 % des psoriasis ont débuté avant l'âge de 16 ans, 10 % avant 10 ans et près de 6 % avant 5 ans avec une nette prédominance féminine avant l'âge de 10 ans. Touchant entre 2 à 3 % de la population mondiale, cette dermatose souvent atypique ou peu symptomatiques affecte les deux sexes et peut surgir à tout âge. Le psoriasis qui touche environ une personne sur trois, est plus souvent "familial" ainsi, un enfant psoriasique sur trois a au moins un de ses parents victime de cette maladie. Cependant, l'hérédité ne détermine pas tout. Il faut un facteur déclenchant pour que les "gènes du psoriasis" s'expriment et que des plaques apparaissent. Chez l'enfant, le facteur incriminé est généralement une infection ORL, telle qu'une angine ou une rhinopharyngite. Mais, comme chez l'adulte, un choc affectif peut également être retrouvé. Ainsi, il n'est pas rare qu'un échec scolaire ou le divorce des parents soit suivi de l'apparition des premières plaques de psoriasis. Evoluant par poussées, le psoriasis sévère de l'enfant peut être traumatisant par son caractère handicapant. Les patients atteints ne souffrent pas uniquement d'une gène esthétique, et le retentissement au quotidien sur la qualité de vie est loin d'être négligeable. Cette maladie génétique se manifeste par l'apparition plus ou moins rapide de plaques rouges, bien limitées, qui s'étalent progressivement et qui se couvrent de squames blanches. Les squames superficielles s'éliminent facilement en une poussière plus ou moins abondante. Au contact de la peau, les squames adhèrent entre elles et si l'on tente de les arracher, un petit saignement se produit. Pour un tiers des malades ces lésions sont prurigineuses (grattent). Les zones le plus souvent atteintes sont: le cuir chevelu, les coudes, les genoux et le bas du dos. Plus rarement on note des lésions au niveau des organes génitaux, du visage, des ongles et du dos des mains. Durant ces dernières années, des progrès importants ont été accomplis dans le traitement du psoriasis. D'une façon générale ces traitements s'efforcent de freiner le renouvellement accéléré de la peau, d'empêcher les phénomènes inflammatoires et de s'opposer aux rechutes. Il faut savoir que plusieurs consultations seront nécessaires pour permettre une bonne prise en charge du malade, et ce, pour ajuster progressivement le traitement et contrôler correctement la maladie. Quelle que soit la méthode choisie, le traitement se déroulera en deux phases, la première consiste à faire disparaître les lésions et la seconde phase d'entretien, où le traitement sera alors très progressivement diminué de façon à être le moins contraignant possible. Mais il sera poursuivi longtemps afin d'éviter les rechutes car tout arrêt brutal risquerait d'entraîner une récidive plus grave que la poussée initiale. Jusqu'à l'heure actuelle, on ne peut toujours pas parler de "guérison" du psoriasis puisqu'il s'agit d'une affection génétique, mais les progrès permettent maintenant un soulagement important, surtout dans les formes graves, grâce à des traitements locaux de moins en moins astreignants et à des traitements généraux de plus en plus performants. Le psoriasis n'est pas facile à vivre pour les enfants. Les parents ont un véritable rôle à jouer : les accompagner dans leur traitement médical mais aussi éventuellement dans un soutien psychologique. Enfin, et surtout quelle que soit l'importance des lésions, ne diminuez pas les câlins, l'enfant le vivrait plus mal encore.