Cette réunion, qui sera élargie aux groupes de l'opposition qui sont actuellement en conclave à Doha, au Qatar, doit, selon les responsables de la Ligue arabe, trouver un « accord » qui pourrait satisfaire les deux parties, le pouvoir et l'opposition, et résoudre cette « guerre par procuration qui peut durer longtemps ». « Sur la base de l'accord de Genève qui prévoit « la formation d'une autorité de gouvernement transitoire (...) où les deux parties seraient représentées pour un vrai changement », affirme Nassif Hitti, l'ambassadeur de la Ligue arabe en France. Selon Djamel Mohamed El-Ghenim, délégué de l'Etat du Koweït auprès de la Ligue, cette réunion sortira avec un nombre de recommandations et de propositions à soumettre aux ministres arabes des Affaires étrangères en vue d'aboutir à une décision sur la vision arabe pour le règlement de la crise en Syrie, notamment après l'échec de la tentative d'établir un couvre-feu lors de l'Aïd el Adha et les conclusions des dernières réunions de l'opposition syrienne, tenues en Turquie, en Jordanie et au Qatar. Le 12 novembre, Lakhdar Brahimi soumettra aux ministres arabes des Affaires étrangères un rapport sur les perspectives de la crise syrienne et sa vision sur le règlement de cette crise. Ce rapport sera établi, selon le diplomate koweïtien, sur la base des concertations que l'émissaire commun de l'ONU et de la Ligue en Syrie, a tenues à Moscou et à Pékin et des conclusions de la réunion, au Caire, avec Nabil Al Arabi, le secrétaire général de la Ligue et Serguei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. Les chefs de la diplomatie arabe devraient, dit-on, discuter des préparatifs de la conférence de l'ONU sur l'élimination des armes nucléaires et de destruction massive au Moyen-Orient, et faire une proposition pour mettre fin à la crise qui aurait fait, depuis mars 2011, plus de 36.000 morts. Selon Mikhaïl Bogdanov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, lors de cette réunion « décisive » pour cette crise, la proposition d'« un déploiement d'observateurs et de soldats de la paix de l'Onu en Syrie » pourrait être faite. « Nous sommes prêts à examiner cette proposition si le gouvernement syrien donne son accord », dira-t-il, convaincu, comme Brahimi, qu'il n'y a pas de solution militaire au problème syrien. Selon certains médias, l'ONU pourrait investir la Ligue de pouvoirs spéciaux, comme la formation d'un gouvernement de transition et l'envoi de casques bleus arabes. A New York, certains pays pensent à une résolution du Conseil de sécurité. Pas à une résolution qui donnerait à la déclaration de Genève l'autorité nécessaire comme le souhaite Brahimi mais qui pourrait paver la voie au renversement du régime d'Al Assad. « Nous n'avons même pas essayé de mettre en œuvre les accords de Genève », reconnait Lavrov. La responsabilité des événements actuels incombe à certains Etats occidentaux. « Ils ont détourné le mandat du Conseil de sécurité, pour protéger la population libyenne, en une opération pour changer le régime d'el-Kadhafi. Aujourd'hui, ils poussent au martyre de la population syrienne en espérant trouver ainsi l'occasion de renverser le régime des Al-Assad », constate Kofi Annan dans un discours qu'il a prononcé récemment à l'université nationale de Singapour.